La République Centrafricaine à l’instar des autres pays membres de l’Organisation des Nations Unies célèbre ce 21 février 2013, la Journée internationale de la langue maternelle. Elle a été proclamée par la Conférence générale de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) en novembre 1999.
Cette journée est célébrée chaque année depuis février 2000 afin de promouvoir la diversité linguistique et culturelle ainsi que le multilinguisme. Le thème retenu pour cette année 2013 est : « Le livre, vecteur de l’éducation en langue maternelle».
La RCA est un pays qui réunit et abrite des populations très différentes. Elle est peuplée de 11 groupes ethniques dont les plus nombreux sont les Gbaya, Banda et Bantou. Toutefois, le dépouillement partiel des données logistiques du recensement de 1988 permet de relever que : « parmi les langues parlées par plus de 60 000 locuteurs, on mentionne le Banda du Sud (150 000), le Banda-banda (102 000), le Bokoto (130 000), le Gbanou (95 000), le Gbaya du Nord-Ouest (200 000), le Gbaya du Sud-Ouest (164 000), le gbaya de Bosangoa (176 000), le kaba (72 000), le karré (93 000), le manza (220 000), le mbati (60 000), le ngbaka ma’bo (88 000), le pana (82 000), le yakoma (100 000), le zandé (62 000).
La plupart des autres langues ne sont parlées que par de petites communautés comptant moins de 10 000 locuteurs, parfois moins de 5000. Il est malaisé de dénombrer avec exactitude le nombre des locuteurs d’une langue dans ce pays. Mais la langue Sango, développée à partir de la langue des ngbandi qui pratiquaient le commerce sur le fleuve Oubangui, compte environ 350000 locuteurs.
Selon Benoit Issol, instituteur à la retraite, « apprendre à l’enfant sa langue maternelle, c’est sauvegarder l’identité de l’Homme, dans le milieu où il se trouve ».
En 2008, le Sango, langue nationale centrafricaine est instituée par la loi, seconde langue officielle d’apprentissage dans les écoles. Pour Christophe Ouapou, Directeur de l’Institut Universitaire pour la Gestion des Entreprises (IUGE) à Bangui, « Le fait d’enseigner un enfant à partir de la langue maternelle présente beaucoup d’avantages ».
Par ailleurs, au niveau des jeunes centrafricains, la question de la maîtrise de la langue maternelle pose problème. La plupart de ces jeunes, interrogés sur cet aspect par un reporter de Radio Ndeke Luka, beaucoup affirment que « y’a personne pour nous apprendre la langue maternelle ».
Il convient de rappeler que la date du 21 février, marquant la journée internationale de la langue maternelle dans le monde, a été choisie en hommage aux étudiants tués par la police à Dhaka, aujourd’hui capitale du Bangladesh. Ces étudiants manifestaient pour que leur langue maternelle, le Bengali, soit déclarée deuxième langue nationale du Pakistan de l’époque.