« IL est urgent de faciliter la circulation des personnes et des biens, pour permettre une reprise des activités pédagogiques 2012-2013 ». C’est une analyse faite par Monsieur Christophe Ouapou, Directeur et enseignant à l’Institut Universitaire de Gestion des Entreprises (IUGE) de l’Université de Bangui, le 26 février 2013. Cette analyse a projeté ainsi le spectre de l’année blanche qui est entrain de planer sur les régions occupées par la coalition Séléka.
En effet, depuis le déclenchement des troubles militaro-politiques le 10 décembre 2012, le système éducatif centrafricain connait jusqu’à ce jour une déstabilisation du programme scolaire. Les parents, les élèves et leurs enseignants, fuyant les exactions des éléments de la coalition Séléka, se sont refugiés, certains dans la bourse et d’autres à Bangui.
Dans son analyse, Christophe Ouapou a signifié que plusieurs éléments rendent la reprise des activités pédagogiques extrêmement difficile. « Je ne fais qu’exprimer un point de vue technique et universitaire. Comment voulez-vous que déjà en début du mois de mars, on puisse rattraper l’année scolaire telle que éditée par l’UNESCO ? ».
Une interrogation qui prend ses sources dans les exactions des éléments de la coalition Séléka dans les zones occupées (Nord et Est) de la République centrafricaine.
D’ores et déjà, l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Culture et la Science (UNESCO) exige des pays membres à avoir 25 semaines de cours normaux durant une année scolaire.
En République centrafricaine, le système éducatif est à 2 vitesses. Les zones qui ne sont pas occupées ont une scolarité normale par rapport à celles prises en otage. Une situation perplexe pour les écoliers et lycéens de ces zones. Selon ce dernier, « il faudrait trouver un consensus entre le gouvernement et la Séléka pour prioriser l’éducation de ces enfants ».
Toutefois, les hommes de Séléka basés à Kabo continuent de semer à ce jour la désolation au sein de la population civile dans la région : pillages, vols, passages à tabacs.
D’après les témoignages recueillis auprès des habitants de Kabo (Nord), « un couple qui rentrait des champs, a été froidement abattu le mardi dernier par ces éléments pour des raisons qu’on ignore. Dans la même journée, un jeune habitant de la ville a été sérieusement molesté par ces rebelles après que sa maison ait été pillée. La veille, c’est un véhicule de l’ONG humanitaire DRC, entendez, Conseil Danois pour les Réfugiés, qui a été pris de force par ces rebelles », ont mentionné ces sources.
« Du coup, dans la ville, c’est un climat de psychose générale qui plane sur la population. Il suffit que votre tête ne plaise pas aux hommes de Séléka pour qu’ils déchaînent leur fougue sur vous », ont déploré ces sources.