« De multiples grèves, le racisme, les souffrances des populations de l’arrière pays caractérisent les 10 années du règne du président Bozizé. Ces années là ont été inutiles ». Telles sont quelques réactions de certains compatriotes centrafricains recueillies par Radio Ndeke Luka ce 15 mars 2013. Ces derniers ont réagi à l’occasion de la commémoration du 10ème anniversaire du « sursaut patriotique » de François Bozizé en 2003.
A Bangui, chaque entité issue du parti au pouvoir Kwa Na Kwa s’est organisée à sa manière. Des dépôts de gerbes de fleurs au monument « Place des Patriotes » à Bangui ont aussi eu lieu. A cela s’ajoutent des manifestations socioculturelles organisées au complexe sportif Barthélémy Boganda.
« La fête du 15 mars ne mérite plus d’être célébrée. Le système éducatif a été durement affecté, sans oublier un difficile accès aux soins de qualité. Les hôpitaux se sont transformés en lieu de commerce exercé par le personnel soignant. Au rang de ces maux s’ajoute l’insécurité généralisée avec la conquête de plusieurs villes du pays par la Séléka », ont mentionné d’autres banguissois.
Toutefois, d’autres témoignages ont indiqué que de réels progrès ont été enregistrés durant les 2 premières années écoulées sous le gouvernement de Touadera I. « Je pense que ce sont ces militaro-politiques qui ont mis en mal le fonctionnement du pays et ont contribué énormément à la régression de l’économie du pays. N’eut été ces crises militaro-politiques, franchement soyez rassurés que ce bilan serait un bilan très positif » a déclaré Kevin Sosthène Kpefio, vice président du comité d’Organisation de cette manifestation.
Par ailleurs à Nola (ouest), selon le reporter de Radio Ndeke Luka, « pour des raisons d’organisation, aucune célébration n’est prévue à l’occasion du 15 mars. Le bilan des 10 ans au pouvoir de François Bozizé ne fait pas l’unanimité dans cette localité ».
A titre de rappel, le 15 mars 2003, alors que le président Ange Félix Patassé est en visite de travail au Niger, le général Bozizé prend le pouvoir à Bangui, sans combat. Après s’être autoproclamé président de la République, il annonce la suspension de la Constitution, la dissolution de l’Assemblée nationale et le limogeage du gouvernement de Martin Ziguélé, et met en place une transition consensuelle associant « toutes les forces vives de la nation ». Contrairement à la communauté internationale, en particulier la France qui réprouve « toute tentative armée de renverser un chef d’État légitimement élu », les forces d’opposition, rassemblées au sein de la Concertation des partis politiques de l’opposition (CPPO) saluaient quant à elles cet événement.