Séléka multiplie ses exactions, la vie des populations centrafricaines de plus en plus menacée

Séléka multiplie ses exactions, la vie des populations centrafricaines de plus en plus menacée

Environ deux semaines après la prise de pouvoir de  Bangui par les éléments de la coalition rebelle de la Séléka, des éléments incontrôlés sont en perpétuels mouvements à Bangui et dans presque toutes les préfectures du pays.

«Presque toutes les  caisses des banques de la place sont fermées, beaucoup d’entreprises pillées, des cas de viols perpétrés contre les femmes, des braquages à main armées…). Tels sont les actes posés ces derniers temps par la Séléka et dénoncés par les habitants de Bangui et de la quasi totalité des préfectures de la République centrafricaine.

A Bangui, dans la matinée de ce 5 avril, certains éléments incontrôlés de Séléka se sont introduits dans l’Agence du Crédit Mutuel de Centrafrique (CMCA) du 4è arrondissement  avec des armes en mains. Ils ont prétexté venir  faire du retrait d’argent. Du coup, ils se sont mis à menacer le personnel et les autres clients qui ont donc pris fuite. Une situation qui a conduit la Direction générale de l’Agence à fermer dix agences sur les douze du Crédit Mutuel de Centrafrique. Elle promet leur réouverture d’ici la semaine prochaine à condition que  l’ordre soit rétabli.

Selon un notable de la Préfecture de Bimbo, « les éléments de Séléka font le « porte à porte », il ne se passe jamais un seul jour sans qu’ils ne pénètrent dans la ville. Ils violent, pillent et saccagent les biens d’autrui ».Il demande à cet effet au gouvernement de Tiangaye II de mettre fin à ces  exactions.

Par contre au quartier Boy-Rabe dans le 4èmeArrondissement de Bangui, ne pouvant rester passifs devants les actes crapuleux des éléments de Séléka, les jeunes de ce secteur ont utilisé des moyens de bord pour les empêcher à commettre leurs actes. A l’origine, ces éléments ont tenté, dans la nuit de mercredi 03 avril 2013, de piller l’entrepôt de l’ancien ministre de jeunesse et sport en fuite, Edouard Patrice Ngaissona.

Cependant à Bouar (Ouest), le personnel des formations sanitaires a cessé le travail depuis le 4 avril. Ce refus de travail fait suite au viol de l’une de leurs collaboratrices en service et le pillage du centre de santé Herman par certains éléments de Séléka. A cela s’ajoute le viol de deux femmes âgées de moins d’une trentaine d’années. Ces femmes  se trouvent  en ce moment dans une situation psychologique, selon le témoignage d’un habitant de cette localité sur Radio Ndeke Luka.

Dans les mêmes temps dans la préfecture de la Mambéré Kadéï (Ouest), la panique n’a pas encore pris fin au sein de la population de Berberati et Carnot. Les combattants de Séléka organisent  des séries de pillages dans les villes. La population s’est réfugiée en brousse pour se protéger des exactions de ces hommes en armes. Les portes des maisons de commerce sont restées fermées depuis le jeudi 04 avril 2013.

Selon des informations de sources concordantes, les éléments de Séléka ont promis visiter des boutiques et faire une campagne porte par  porte pour permettre à chaque homme de verser le montant de mille francs CFA. Cette opération a pour objectif de collecter la somme de douze millions de francs CFA avant de quitter la ville.

Dans la Shanga Mbaéré, la population de Bayanga est terrorisée avec l’arrivée des éléments de Séléka dans  leur ville. La Société WWF, qui assure la protection de la faune dans la région, a été pillée ainsi que les biens de certains habitants de la ville. Une situation qui oblige certaines personnes, voire certains  fonctionnaires de cette  ville, de se réfugier dans la brousse.

Par ailleurs en République Démocratique du Congo (RDC), les conditions de vie des centrafricains réfugiés en République Démocratique du Congo sont déplorables.

D’après l’un des réfugiés joint au téléphone par Radio Ndeke Luka, « en plus des longues distances à pied que  les autorités militaires de la localité nous  imposent, nous manquons de matériels de couchage, de la nourriture, et nous ne disposons pas d’eau potable. Nous souhaitons  revenir au  pays  car, le HCR se dit dans l’incapacité de nous prendre en charge ».

En rappel, lors du Sommet de Ndjamena qui avait eu lieu le 4 avril dernier, les Chefs d’Etat de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) avaient insisté sur le respect des textes  de l’Accord de paix de Libreville, signé le 11 janvier dernier. L’un des points de cet accord est  le cantonnement de tous les éléments de la coalition rebelle de la Séléka dans 3 sites. A peine l’opération lancée, cette opération a été suspendue par le coup d’Etat réussi de Michel Ndjotodia.