Un Communiqué de presse du Procureur de la République daté du jeudi 12 août rend public le résultat de l’enquête ouverte par ce dernier au sujet de la disparition de Charles Massi. Le Communiqué qui ne confirme pas la mort de Charles Massi, évoque au contraire l’hypothèse d’une « «présomption d’absence ». Autrement dit, Charles Massi est toujours présumé vivant, selon le Ministère Public.
Le Communiqué de presse est signé de Firmin FINDIRO, Procureur de la République. Ce dernier livre ainsi les conclusions de l’enquête ouverte aux fins de faire la lumière sur les rumeurs faisant état de la disparition de Charles Massi, Président de la Convention des Patriotes pour la Justice et la Paix (CPJP).
Selon le Communiqué, Charles Massi, disparu depuis le 18 décembre 2009, serait vivant. Car pour le Ministère public, l’enquête menée par la Section des Recherches et Investigations (SERD) requise à cet effet, n’a révélé aucun élément matériel plausible de nature à attester la disparition, a fortiori, la torture et l’assassinat de ce dernier, dans les locaux du Camp de Roux ou de la prison de BOSSEMBELE, comme cela a été rapporté par certaines sources.
For de ce résultat, le Parquet déclare rester encore dans l’hypothèse d’une présomption d’absence dont la durée maximum est de 10 ans à compter de la décision du Tribunal, selon le Code centrafricain de la famille. En conséquence, Charles Massi est présumé vivant en attendant la survenance de faits nouveaux.
Le Procureur a relevé toutefois qu’aucun membre, ni proche parent de la famille de l’intéressé, ne s’est présenté pour être entendu dans la cause en dehors de Maitre Mathias Barthélémy MOROUBA, Avocat de la Famille MASSI.
Pour sa part, Me Morouba, interrogé par la presse, a déclaré que cette enquête « orientée » de la gendarmerie a montré ses limites et donne raison à ceux qui réclament une enquête internationale. Pour l’Avocat de la famille du disparu, deux armées (tchadienne et centrafricaine) sont impliquées dans cette affaire pour laquelle plusieurs personnes mises en cause doivent être entendues.
Il y a quelques mois, la famille Massi, sa famille politique, son Mouvement rebelle ainsi que la Société civile centrafricaine, et même son Avocat avaient demandé aux pouvoirs publics à Bangui, l’ouverture d’une enquête internationale.
Son épouse, Denise Massi venue à Bangui pour enquêter sur les circonstances de la disparition de son mari, avait été rapatriée systématiquement sur Paris où elle réside sur instructions du Pouvoir de Bangui.
Le Président François Bozizé avait quant à lui déclaré lors d’une rencontre officielle, à ceux qui réclament les preuves de la mort de ce dernier, « d’aller le chercher sur le champ de bataille ».
Charles MASSI aurait été arrêté le 20 décembre 2009 dans la Sous Préfecture de NGAOUNDAYE. Des informations concordantes font état de ce que ce dernier serait ensuite détenu à la base militaire de BOSSEMBELE où il aurait succombé à des tortures le 8 janvier 2010.
Ministre des Mines avant d’être condamné à mort sous le régime de l’ancien président Ange Félix Patassé entre 1993-2003, Charles Massi a été ministre d’Etat dans plusieurs gouvernements du président Bozizé, avant d’entrer en rébellion contre ce dernier, prenant la tête, en 2009, de la rébellion de la CPJP, qui opère dans le Nord-est de la République centrafricaine. Charles Massi n’a plus donné signe de vie depuis le 18 décembre 2009.