Un conducteur de taxi moto  tué par Séléka. Les habitants du 8è arrondissement de Bangui marchent pour protester

Un conducteur de taxi moto tué par Séléka. Les habitants du 8è arrondissement de Bangui marchent pour protester

Une partie des habitants du 8ème arrondissement de la ville de Bangui a été  terrifiée dans la matinée de ce  11 avril 2013 : tirs d’artillerie, débandade et des cas de blessés enregistrés. La panique a fait suite aux mécontentements de plus de 2 mille personnes dont les conducteurs de taxis motos du secteur Combattant situé dans le même arrondissement.

 

Ces derniers ont ainsi dénoncé l’assassinat par braquage d’un des leurs par certains éléments des ex-rebelles de la coalition Séléka, qui ont durement réprimé la marche des mécontents. Certaines principales artères ont même été momentanément barricadées.

 

Dans les faits, ont expliqué les reporters de Radio Ndeke Luka, mercredi soir aux environs de 20 heures, 2 personnes habillées en tenue militaire se réclamant de Séléka, ont pris un taxi moto en course à combattant dans le 8eme arrondissement. Arrivés sur l’Avenue Omar Bongo à quelques centaines de mètres de l’Aéroport Bangui M’poko, dans l’obscurité, les 2 hommes ont demandé au conducteur de s’arrêter et de leur remettre la clé de sa moto.

 

Devant son refus de céder à leur menace, ses bourreaux l’ont abattu et emporté sa moto. La nouvelle a créé une vive réaction au sein de la population et des autres conducteurs qui ont barricadé l’avenue qui mène à l’Aéroport Bangui Mpoko.

 

Toutefois, la marche a été très vite dispersée pour une 1ère fois par de violentes représailles de certains éléments de Séléka en poste devant les domiciles de certains dignitaires du nouveau pouvoir. Bilan provisoire : 3 personnes grièvement blessées par balle et les manifestants ont poursuivi leur marche. Ils ont brandi des pancartes et scandé des slogans hostiles à la Séléka.

 

Selon Odilon Guirembi, président de l’Association des conducteurs de taxi moto du 8eme arrondissement, il s’agit d’une manifestation pour dénoncer les pillages, braquages voire assassinats perpétrés par certains éléments de cette coalition au pouvoir il y’a 2 semaines. L’idée a été de transporter le cadavre de leur ami et de le présenter au nouveau Chef de l’Etat,  Michel Ndjotodia, résidant à l’Hôtel Ledger Plazza de Bangui.

 

Un observateur de la vie sociale a  martelé qu’ « aucun élément de la Force Multinationale de l’Afrique Centrale (FOMAC) ou de l’armée française sensée assurer la sécurité n’était présent sur les lieux des échauffourées ».

 

Pour le Colonel Hissein Ashad de la Séléka présent sur les lieux et qui a demandé pardon à la famille éprouvée, « le gouvernement fera un effort pour  pallier ce problème d’insécurité ».

 

« Nous sommes venus pour corriger les erreurs. Mais il ne s’agit pas à ce jour  de nous battre entre centrafricains. Plusieurs éléments ne connaissent pas Bangui. Mais certains jeunes se sont aussi constitués en braqueurs et tuent les gens. Nous sommes envoyés par le Ministre de la sécurité publique pour apaiser la colère des parents. Nous allons lui rendre compte et il rendra compte au Chef de l’Etat », a-t-il indiqué.

 

Par ailleurs, les multiples plaintes relatives aux quotas attribués aux différentes entités devant constituer le Conseil Supérieur de Transition, semblent trouver un écho favorable auprès des autorités de Bangui.

Une réunion de concertation des participants au Sommet extraordinaire de la CEEAC de N’Djamena, élargie à d’autres forces vives de la Nation, s’est ténue mercredi dernier à l’Hôtel Ledger à cet effet sur instruction du Chef de l’Etat.

 

A l’ordre du jour, les participants ont suivi la restitution du Sommet de N’Djamena et la publication de l’Ordonnance portant création du CST où 97 personnes siègeront.

 

L’assistance a émis la nécessité d’inclure certaines entités omises et l’opportunité de la participation d’autres entités représentant les pouvoirs publics.

 

Il a été décidé, en définitive, de mettre en place un groupe de réflexion chargé de faire des propositions en vue d’apporter quelques aménagements pouvant enrichir l’Ordonnance. Lesquelles propositions seront examinées dans les prochains jours.

 

Selon le Ministre d’Etat chargé de la Communication Christophe Gazam-Betty qui a présidé la réunion, « cette procédure n’altère en rien la validité de l’Ordonnance déjà signée ».