Un jour après que les 105 conseillers du CNT aient légitimé le président autoproclamé de la République centrafricaine, Michel Djotodia, la ville de Bangui est de nouveau plongée dans la panique et l’insécurité depuis ce matin. Hommes, femmes, jeunes et enfants issus des quartiers Boy-rabe, Gobongo et Cité Jean XXIII (4ème arrondissent) ainsi que ceux de Kassaï et Ouango (7ème arrondissement) vident leurs maisons et affluent vers d’autres quartiers supposés calmes.
Tirs nourris d’armes lourdes et de petits calibres, fouilles des maisons, pillages, prises d’otages, font le lot des désastres semés par les éléments de Séléka sur les habitants de ces quartiers.
D’après un habitant du quartier Boy-Rabe interrogé par Radio Ndeke Luka, « Il est difficile en ce moment d’établir un bilan exact de ce ratissage. Ces éléments de Séléka ayant prétexté une action de désarmement, se sont introduits dans le quartier et l’opération s’est transformée en pure scène de désolation ».
En se référant donc au premier discours du président Michel Djotodia dans lequel, il affirme venir essuyer les larmes des centrafricains, cet habitant pense pour sa part que « les missions de désarmement doivent être effectuées par les forces de la FOMAC. La Séléka est composée d’éléments composites qu’on ne maîtrise pas. On ne peut pas leur confier cette charge. Nous savons dans quel esprit d’autres fonctionnent et si on ne les arrête pas, ça va être très grave ».
Cependant, à la Cité Jean XXIII, un quartier situé dans le 4ème Arrondissement de Bangui, quelques dégâts humains sont enregistrés. Un obus tiré depuis Boy-Rabe a éclaté dans l’Eglise Fédération Evangélique des Frères dudit quartier.
Selon le témoignage d’un des chefs de ce quartier, « l’obus a causé 15 cas de blessés et 3 morts dont deux enfants et une femme en plein culte ».
Parcontre à Ouango, dans le 7ème arrondissement de Bangui, depuis le 13 avril 2013, le bilan provisoire était estimé à 12 personnes.
Dans l’espace de 48 heures environ, 19 personnes toutes des civils sont tombés sous les balles de Séléka.
A l’hôpital communautaire l’un des plus grands hôpitaux de référence de la ville de Bangui, un reporter de radio Ndeke-Luka a constaté plusieurs blessés étalés à même le sol. Il s’agit des victimes des balles perdues reçues dans les échanges de tirs.
Au niveau officiel, les autorités de Bangui ne se sont pas encore prononcées sur la situation.