Le Gouvernement d’Union Nationale (GUN) est sortie de sa tanière pour dénoncer les auteurs de la crise de ces derniers jours à Bangui. Cette crise qui, selon la Croix Rouge centrafricaine, a fait 13 morts, et 21 blessés dans les 4e et 7e arrondissements de Bangui.
Le ministre d’Etat aux Travaux publics et porte-parole du gouvernement, Maître Crépin Mboli-Goumba a déclaré, lors d’une conférence de presse qu’il a animée le 15 avril dernier à Bangui, que « les milices créées par la Coalition Citoyenne d’Opposition aux Rebellions Armées (COCORA) et la Coalition des Actions citoyennes (COAC), ainsi que les éléments incontrôlés de Séléka sont à l’origine des affrontements qui ont émaillé certains quartiers de Bangui le weekend dernier ».
Selon Crépin Mboli-Goumba, « depuis l’invasion de Bangui le 24 mars dernier par la coalition Séléka, il y a eu beaucoup d’exactions. Face à cette situation, le gouvernement mettra tout en œuvre pour que justice soit faite ». Il affirme par ailleurs la volonté du GUN à faire régner la paix et la stabilité dans la capitale centrafricaine et que 1000 éléments de la Force Multinationale de l’Afrique Centrale (FOMAC) sont attendus dans les prochains jours à Bangui.
« Les civiles n’ont rien à faire avec les armes de guerre encore moins, les utiliser pour tuer d’autres civiles et parfois même des militaires. Tous les quartiers de Bangui doivent être désarmés en tout cas, tous les détenteurs d’armes doivent être désarmés. Ceux qui viennent pour prêter la main au gouvernement dans sa mission de sécurisation de la ville de Bangui n’ont pas l’intention de s’amuser. J’ai discuté avec le médecin-chef du Complexe pédiatrique de Bangui et il m’a fait savoir que 4 petits enfants avaient été amputés. Fort de ce constat, il n ya aucune espèce de tolérance vis-à-vis de ces actes » a-t-il souligné.
Par ailleurs, Martin Ziguélé, président du Mouvement de Libération du Peuple Centrafricain (MLPC), depuis l’extérieur de la RCA, a réagi le 15 avril dernier sur les ondes de Radio Ndeke Luka pour présenter ses condoléances à toutes les familles éprouvées par les événements qui se sont produits le week-end dernier dans certains arrondissements de Bangui.
Pour faciliter le retour à la paix et la sécurité dans le pays, le président du MLPC invite les autorités militaires et civiles de tout mettre en œuvre pour préserver les vies humaines et la propriété privée. Par ailleurs, il lance un appel patriotique à toutes les personnes détentrices d’armes de guerre à les déposer aux autorités compétentes.
L’usage des armes contre la population civile par les éléments de désarment a fait également l’objet de dénonciation de part et d’autre.
Les responsables des Eglises Protestantes en Centrafrique, regroupés dans l’Alliance des Evangéliques en Centrafrique (AEC), s’étaient réunis le 14 avril dernier à Bangui pour dénoncer les événements du samedi 14 au dimanche 15 avril.
Selon le pasteur Nicolas Gueret Koyame, président de l’AEC, « ces évènements ont affecté l’intégrité de l’église en occasionnant la perte en vies humaines et des dégâts matériels ».
L’Alliance des Evangéliques en Centrafrique exige des autorités centrafricaines, l’arrêt immédiat des exactions dans tous les quartiers de Bangui ; le désarmement et le cantonnement des éléments de Séléka pour un retour à la vie normale.
Quant à Florian François Bedaya Ndjadder, président de l’Union des Forces Républicains (UFR), dans un communiqué de presse parvenu à Radio Ndeke Luka ce 16 avril 2013, il constate que « cette situation qui perdure depuis plus de trois semaines risque immanquablement d’amener la déchirure du pays et le plonger dans le chaos ».
Il précise par la suite que les partenaires au développement de la RCA sont entrain d’observer les centrafricains et demande aux nouvelles autorités de Centrafrique de prendre toutes les mesures nécessaires pour que la cohésion nationale puisse revenir dans la capitale Bangui et toutes les villes de provinces.
Signalons que le sommet de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), qui devait initialement se tenir le lundi 15 avril dernier à N’Djamena au Tchad sur la crise centrafricaine, a été reporté au 18 avril prochain. Cette nouvelle rencontre vise à procéder à une évaluation de la mise en place du processus de transition de dix huit mois en République centrafricaine, après l’élection de l’ex chef rebelle de la coalition Séléka, Michel Djotodia par les 105 membres du Conseil National de Transition (CNT).