Djotodia absent au sommet de Ndjamena

Djotodia absent au sommet de Ndjamena

Alors que l’insécurité bat son plein à Bangui, un nouveau sommet extraordinaire des chefs d’État de la Communauté Economique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) se tient ce jeudi 18 avril 2013 à N’Djamena, au Tchad. Le président sud-africain Jacob Zuma y est également présent.

Il s’agit pour ces dirigeants de la CEEAC de faire le bilan de l’évolution de la situation en Centrafrique  depuis les décisions prises lors du précédent sommet du 3 avril dernier au Tchad. Selon une source tchadienne, «  le sommet de jeudi doit aussi adopter une déclaration dite de N’Djamena, définissant la feuille de route de la transition avec les différentes étapes ».

En outre, le dernier sommet de Ndjamena cherchait à trouver un moyen de légitimer le président autoproclamé de Centrafrique Michel Djotodia devant la communauté internationale. Une décision politique qui devra permettre à la RCA de bénéficier des aides des bailleurs de fonds.

Cependant, Djotodia n’est pas autorisé à cet instant par les chefs d’Etat de la CEEAC à y prendre part en dépit de sa désignation par acclamation  comme président de la République Centrafricaine par les 105 membres du Conseil National de Transition (CNT) le 13 avril dernier. La délégation centrafricaine prenant part à ce sommet est conduite par le premier ministre de transition, Nicolas Tiangaye.

Par ailleurs, à Bangui et dans les provinces de la République centrafricaine, les braquages, viols des femmes et pillages des biens de particuliers font le lot de la vie quotidienne des citoyens de la part des hommes en treillis se réclamant de la coalition Séléka.

Ce matin du 18 avril 2013, trois jeunes présumés auteurs d’un cas de pillage, le 17 avril dernier au quartier Boy- rabe dans le 4èmeArrondissement de Bangui,  sont présentés à Radio Ndeke  Luka par une patrouille de la Séléka. Ces malfrats se sont déguisés en éléments  de Séléka  pour commettre leur forfait et, ont réussi à emporter des chaises plastiques, un congélateur et autres articles ménagers.

D’après un colonel de la Séléka, Ali Issaka « Séléka est toujours accusée à tort pour des forfaits perpétrés par certaines personnes se réclamant de notre groupe. Nous sommes venus à Bangui dans le but d’œuvrer  dans le cadre du développement du pays, voilà pourquoi nous avons amené ces jeunes comme preuve ».

Du coté du pont de Soh (pk14), menant sur la route de Damara, dans la soirée du 17 avril, le corps d’un caporal chef de l’ancienne garde prétorienne a été retrouvé criblé de balles.

La population de Ngaoundaye quant à elle, vit ces derniers temps dans la panique suite aux incursions des éléments de Séléka dans la ville. Joint au téléphone par Radio Ndeke Luka, un habitant de cette ville, témoigne que «  les éléments de Séléka continuent les pillages et font la chasse des gens fortunés. Ils prennent les effets par la force pour la destination du Tchad. Les habitants sont obligés de se réfugier dans la brousse ».

Face à cette situation que traverse en ce moment la République centrafricaine, des voix continuent de s’élever tant du côté des partis politiques, de la Société civile, des Communautés religieuses de Centrafrique, des Organisations nationales et internationales pour dénoncer  les actes de violence dont fait l’objet la population centrafricaine à savoir : les pillages, viols, tortures et exécutions sommaires.