Les journalistes de la République Centrafricaine ont décidé, ce 29 avril 2013, d’observer une journée dite « journée sans medias ». Ils ont, à cette occasion, protesté contre les menaces et intimidations dont ils font objet de la part de certains de éléments de la Séléka au pouvoir depuis plus d’un mois.
Sur les ondes des radios qui ont adhéré à l’action, c’est le message du président de l’Union des Journalistes de Centrafrique (UJCA) qui a tourné en boucle suivi des morceaux non chantés.
Dans son message, Maka Gbossokoto a dénoncé les cas de pillages perpétrés sur toutes les rédactions des organes de presse de la place. A cela s’ajoutent l’insécurité totale et le risque que courent les professionnels des médias dans l’exercice de leurs fonctions sous le régime Séléka.
« Nous nous excusons pour avoir privé nos lecteurs, auditeurs, internautes, et téléspectateurs de leur droit à l’accès à l’information à travers ce mouvement. Un mouvement pour attirer l’attention des nouvelles autorités du pays sur les conditions de travail des journalistes. Aussi, informer l’opinion internationale sur la perception de la liberté de la presse dans un pays comme le Centrafrique », a indiqué le président de l’UJCA.
De son côté, la Directrice de Radio Ndeke Luka, une radio sous l’égide de la Fondation Hirondelle, a singulièrement exprimé son adhésion à cette action collective, même si la presse gouvernementale s’est mise à l’écart. Sylvie Panika a toutefois rassuré ses auditeurs de la reprise, dès ce mardi, de ses programmes.
La réaction des autorités du pays ne s’est pas faite attendre. A titre d’illustration, le ministre de la sécurité publique, le général d’Armée Nourreldine Adam s’est entretenu avec les responsables des organes de presse du pays le même jour. Il a évoqué l’importance d’équilibre dans le traitement de l’information. Le membre du gouvernement a plutôt mis les multiples exactions et menaces sur le compte des « faux Séléka ».
Ce dernier a même demandé aux médias d’appeler les forces de défense et de sécurité à reprendre le travail. Une reprise jugée difficile pour le moment par le président de l’UJCA car, selon lui, la presse n’a pas le pouvoir de ramener ces forces de défense et de sécurité à leurs postes.
Il faut dire qu’aucune mesure concrète n’a été prise par les autorités au sujet de la protection, voire la sécurité des journalistes dans l’exercice de leurs fonctions. Il s’agit d’une remarque faite par certains participants à cette rencontre.