Environ cent magistrats, huissiers et avocats centrafricains ont pris part, ce matin du 2 mai 2013, à une Assemblée Générale extraordinaire qu’ils ont eux- même organisé. Ces travailleurs de la justice ont mis à profit cette rencontre pour finaliser la rédaction d’un mémorandum qui sera remis très prochainement au Chef de l’Etat, Michel Djotodja.
Selon l’un des membres du comité chargé de la rédaction de ce mémorandum, Gervais Valery Ghanda, «l’Assemblée Générale recommande vraiment un désarmement effectif ainsi que le cantonnement des éléments de la Séléka. Le rétablissement sans délai des officiers de police judiciaire à savoir police et gendarmerie dans leurs fonctions régaliennes. La reconstruction et la réhabilitation des bâtiments administratifs ainsi que des prisons qui ont été détruites ».
Par ailleurs, au cours de cette assemblée générale, les hommes de droits ont abordé dans leur mémorandum, la question de restauration de la justice et recommandent « la création d’un fond d’indemnisation des victimes ainsi que la restitution des biens qui ont été saisis légalement, de même que la libération des habitations qui sont occupées par ces éléments et la cessation immédiate sans délai des exactions à l’endroit de la population civile ».
Le mémorandum du corps judiciaire vient à point nommé pour soulager les habitants de la ville de Bangui et de l’arrière pays qui continuent de vivre dans une psychose généralisée provenant de certains éléments incontrôlés de la Coalition Séléka, plus d’un mois après leur prise du pouvoir par la force.
A titre d’exemple, à Batangafo, dans la journée du 1er mai, certains éléments tchadiens appelés Mbarara, se réclamant de la Séléka, ont attaqué hier soir le village Kawé, située à 25 km de Batangafo sur l’axe Bossangoa. Selon les témoignages d’un habitant joint au téléphone par Radio Ndeke Luka, « le bilan provisoire de cette attaque fait état de 11 morts parmi les villageois. Pour le moment, c’est la panique totale au sein de la population de Batangafo et des villages environnants ».
Du côté de Bossangoa , un habitant raconte sur Radio Ndeke Luka que, « La peur continue de gagner la population de Bossangoa. Elle s’est à nouveau réfugiée hier dans la brousse suite à des nouvelles scènes de pillage, viol et agression orchestrées par certains éléments de Séléka basés dans la ville ».
Au sujet de la crise centrafricaine, un sommet du groupe de travail des amis de la République Centrafricaine se tiendra le 3 mai prochain à Brazzaville, capitale de la République du Congo. Une délégation centrafricaine y est attendue. Il sear question de réfléchir sur les appuis multiformes d’urgence à apporter à la RCA pour sa relance. Cette réunion a été décidée au cours du dernier sommet extraordinaire de la CEEAC de Ndjaména du 18 avril dernier.