Les combattants de la coalition Séléka qui ont porté Michel Djotodia au pouvoir à Bangui, exigent de lui ce 11 mai 2013 leur argent avant d’être désarmés et cantonnés.
« Il est prématuré d’évoquer la question de désarmement. Il faut que le chef de l’Etat nous verse d’abord nos indemnités avant de nous désarmer et cantonner. S’il n’ya pas un terrain d’entente entre nous, les armes peuvent crépiter et c’est la population civile qui fera les frais », a martelé le lieutenant Ali Alkanto, un des éléments de Séléka basés au camp des Sapeurs Pompiers à Bangui.
Joint au téléphone ce matin à Bangui par Radio Ndeke Luka, cet officier de la Coalition Séléka exprime cette inquiétude alors qu’un contingent tchadien serait déjà à Bangui pour commencer les opérations de désarmement.
Pour lui, « Il faut que le chef de l’Etat fasse vite pour apaiser les éléments de Séléka, c’est à cette condition seulement qu’ils pourraient cesser toute exaction et tout autre acte de débordements dont ils sont souvent objet dans le pays ».
L’Organisation internationale de la défense des Droits de l’Homme, Human Right Watch publie un nouveau rapport après le coup de force du 24 mars dernier à Bangui. Un document publié à l’issue d’une enquête de 10 jours menée à Bangui vers fin février 2013.
D’après ce rapport sur la République centrafricaine, « les éléments de coalition Séléka qui ont renversé le président François Bozizé, ont commis de graves violations des droits humains à l’encontre des civiles après la prise de pouvoir et que certaines informations dignes de foi, ont révélé des meurtres perpétrés par ces éléments à travers le pays, entre décembre 2012 et avril 2013, notamment des pillages, des exécutions sommaires, des viols et des actes de torture ».
Par ailleurs Human Right Watch a souligné dans son rapport que « les nouvelles autorités du pays ont confirmé que les exactions documentées par organisation ont été commises par les anciens membres du gouvernement de BOZIZE ou par de Faux Séléka ».
Justement à propos de l’ancien président Bozizé et ses acolytes, le président de la République Michel Djotodia a créé par décret une Commission nationale d’enquête chargée de mener des investigations et de produire un rapport sur les crimes et les violations des droits humains commis dans tout le pays depuis 2002. Cette commission aurait pour mandat d’enquêter sur les exactions commises non seulement sous le précédent gouvernement, mais aussi par les troupes de la Séléka depuis décembre 2012.
Cette ONG internationale appelle donc le gouvernement centrafricain et les autorités de Séléka à « restaurer l’Etat de Droit et l’ordre public dans les 15 villes qu’ils contrôlent ; rétablir les institutions sur tout le territoire, y compris la police, la gendarmerie et l’armée régulière et d’assurer aux victimes d’exactions un accès à des services médicaux ».
La coalition Séléka se compose d’au moins trois principaux groupes rebelles armés qui sont actifs dans la partie nord du pays depuis 2003: la Convention des Patriotes Pour la Justice et la Paix (CPJP), la Convention des patriotes pour le Salue du Kodro (CPSK) et l’Union des Forces Démocratiques pour le Rassemblement (UFDR).