Les centrafricains doivent-ils garder espoir dans cette transition avec les évènements de Boy-Rabe ? Cette question a été posée au Général Babacar Gueye, chef du Bureau Intégré des Nations Unies en Centrafrique pour la Consolidation de la Paix (BINUCA), lors d’un entretien avec les journalistes ce mardi à Bangui.
« Le processus actuel n’est pas linéaire » a fait savoir le Chef du Bureau Intégré des Nation Unies en Centrafrique. « Il y aura de temps en temps des irruptions de violence dans le pays. Mais il faut que la chaine pénale se mette en place et ceux qui contrôlent les hommes armés de la Séléka les maitrisent, pour un retour à la stabilité et la paix en Centrafrique ».
Du côté des autorités militaires de la Séléka, des voix se sont élevées pour dénoncer ces actes de pillages. Le Général Moussa Assimeh, basé au camp des Sapeurs Pompiers a condamné avec la dernière rigueur les évènements survenus ce mardi 20 août 2013 à Boy Rabe dans le 4ème arrondissement et Boeing dans l’Ombella-M’Poko. Selon ce général Séléka, les présumés auteurs de ces évènements seront poursuivis par la justice. Il demande par ailleurs à ceux qui ont perdu des véhicules ainsi que d’autres effets de se présenter au camp des Sapeurs Pompiers munis de toutes les pièces pour leur récupération.
«Suite aux deux missions qui se sont déroulées à Boy Rabe et Boeing, je m’en excuse au nom de Séléka. Je ne suis pas du tout d’accord de cet acte crapuleux. J’attends l’ordre du Président de la République et du Procureur pour engager des procédures contre leurs auteurs. J’ai du moins maitrisé la situation. Mais en tout cas, il y a des Séléka incontrôlés mais aussi des voleurs habillés en uniformes qui ont pillé», déplore-t-il.
L’autre réaction a été celle du Général Aubin Issa Issaka, chef d’Etat Major Général de la Séléka. Le Général Issa Issaka a arrêté ce mardi dix (10) éléments en treillis transportant des bagages, fruits de leur pillage. Dans le lot des matériels volés des matelas, des téléviseurs, des valises, des médicaments etc… Trois armes de guerre de différentes marques (galile, AK47 et masse 36) ont été également saisies. Il estime qu’il est malsain de profiter d’une situation pour s’emparer des biens d’autrui.
Selon le Général Issa Issaka , la République Centrafricaine est un Etat de droit, par conséquent, les dix présumés auteurs vont être traduits devant les tribunaux, bien qu’ils aient clamé leur innocence.
Un calme précaire est revenu à Bangui ce mercredi, particulièrement à Boy Rabe dans le 4ème arrondissement. Toutefois, on continue d’assister à un déplacement des personnes vers les quartiers Ouest et Sud de la capitale centrafricaine. La circulation a aussi timidement repris. Beaucoup d’habitants ont tout de même bravé cette situation pour vaquer à leurs occupations à pieds.
Des coups de feu ont été entendus toute la nuit du mardi dans la quasi-totalité des quartiers de Bangui. Les banguissois se sont interrogés sur le pourquoi de ces coups de feu alors que le foyer de tension se trouve à Boy Rabe.
Des hommes en uniformes ont pillés de nombreuses maisons d’habitation à Boy Rabe. Selon des témoins, ces hommes ont une liste de personnes à rechercher. Cependant, au lieu de mener des enquêtes sûres et d’aller vers les cibles, le porte à porte a été plutôt choisi comme stratégie. Une manière de piller et de dépouiller les personnes de leurs biens. « Des voitures, des motos, des ustensiles de cuisine, des postes téléviseurs pour ne citer que ceux-là ont été emportés » : ont déclaré les témoins.
Difficile en ce moment d’avoir un bilan exhaustif de la situation.