« La transition a échoué, le président Michel Djotodia doit démissionner », a déclaré mardi à la presse nationale, le Professeur Gaston Mandata Nguérékata, président du Parti pour la Renaissance Centrafricaine (PARC). Le Professeur Mandata Nguérékata s’est prononcé sur la situation sociale et politique de la République Centrafricaine (RCA) depuis la prise du pouvoir à Bangui par la coalition Séléka. Selon le président du PARC, le président de transition, Michel Djotodia s’est déclaré incompétent. Il doit par conséquent céder le fauteuil présidentiel à un autre compatriote capable de sortir le pays de l’ornière.
« Les points saillants de la mission commencent par la sécurisation du pays, la fin des exactions sur les populations civiles et le retour à la paix. Or, nous constatons aujourd’hui, après sept mois de période de transition que c’est un échec. Il est vrai que quelques efforts ont été entrepris pour ramener la sécurité dans la ville de Bangui. La RCA ne se résume pas seulement à Bangui. Nous ne pouvons pas parler de sécurité en provinces. Faut-il attendre que tous nos compatriotes en provinces meurent pour que nous mettions fin à la transition ? Non ! La transition a échoué. Je demande le départ de monsieur Djotodia pour incompétence. Qu’il laisse la place à un compatriote capable de maitriser les éléments soit disant incontrôlés de la Séléka et de ramener la paix sur la terre de nos ancêtres ».
Au sujet de la mise sous tutelle de la République Centrafricaine sous les Nations unies, le Professeur Gaston Mandata Nguérékata fait savoir que le pays est un Etat indépendant. Il trouve que cette solution est une erreur juridique. Les centrafricains, selon lui, peuvent eux-mêmes conduire la destinée de leur pays avec l’assistance de la communauté internationale.
« Certains compatriotes ont récemment prôné comme solution de sortie de crise en RCA, la mise sous tutelle de notre pays. Je m’inscrits en faux. C’est une absurdité juridique que de pouvoir mettre un pays indépendant, membre des Nations unies sous tutelle. Nous connaissons le Kossovo et le Timor oriental qui ont été mis sous tutelle des Nations unies. Apparemment les résultats ne sont pas concluants. Nous, centrafricains, sommes capables. Il y a des hommes et des femmes capables de conduire ce pays vers un meilleur destin avec l’accompagnement de la communauté internationale. Tout ce que nous voulons, c’est que la communauté internationale nous accompagne afin que nous même nous réalisions notre destin décidé par nous ».
Certains leaders politiques centrafricains, des Organisations de défense des droits de l’homme, avaient opté pour la mise sous tutelle de la RCA, confrontée à une situation sécuritaire dramatique. Des discussions sur l’intervention de l’ONU dans la crise centrafricaine se poursuivent toujours au siège de cette organisation à New York.
Le Professeur Gaston Mandata Nguérékata était en exil aux Etats Unis, où il a passé plus de 20 ans.
Pendant ce temps, à Paoua au nord-ouest de Centrafrique, les conditions de vie de la population sont extrêmement difficiles. Elle se dit prise en otage par les combattants de l’ex-coalition Séléka au pouvoir le 24 mars 2013. Les « seigneurs de guerre » de cette ex-coalition rebelle ont dicté leurs lois aux habitants depuis le 27 mars dernier. Du coup, toutes les activités sont paralysées dans la ville. L’état de droit n’existe même pas et la population ne sait à quel saint se vouer.
Au moins 8 000 personnes ont fui les violences pour se réfugier à la gare routière de Paoua. De nombreuses personnes se sont cachées en brousse. Selon le constat de la Croix rouge locale, 92 morts sont recensés et le ramassage se poursuit ; 70 femmes sont violées, 712 maisons incendiées et 1630 bœufs volés.