Francisco Madeira, envoyé spécial de l’Union Africaine pour la LRA et Abou Moussa, représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et chef du Bureau Régional des Nations Unies pour l’Afrique Centrale (UNOCA), sont arrivés ce jeudi à Bangui. Les deux représentants vont s’entretenir avec les autorités de la transition, les ONG et les organisations humanitaires sur la rébellion ougandaise. « On vient dans le souci de mettre fin aux actions de la LRA contre les populations centrafricaines, contre la région. Dans ces efforts, nous avons eu l’appui du gouvernement centrafricain, des ONG ainsi que leurs implications profondes. Nous sommes venus consulter les autorités centrafricaines avec toutes les parties prenantes dans cet effort, les Nations Unies pour savoir comment faire pour régler ce problème une fois pour toute. Il y a des initiatives, des signaux que nous pouvons exploiter et capitaliser pour très vite mettre fin à cette situation ».
Francisco Madeira encourage par ailleurs la défection des éléments de la LRA, survenue au mois de septembre dernier. « Les éléments de la LRA ont fait défection après que le programme conjoint, le volet politique, humanitaire et le volet de démobilisation ont été mis en place. Les Nations Unies et les agences humanitaires telles que JUPEDEC, Conciliation ressource, l’Union Africaine, ont mis en place un processus d’encouragement en faveur des éléments de la LRA pour leur permettre de faire défection, d’abandonner la guerre et de réintégrer la société. Cela a commencé depuis 2011. Maintenant, l’effort de la mobilisation politique commence à donner un résultat plus décisif ».
La mission conjointe de l’Union Africaine et de l’ONU quitte Bangui vendredi pour Juba au Soudan du Sud.
Les résultats de cette mission en Centrafrique et au Soudan du Sud vont être intégrés dans le rapport du Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, sur les activités du Bureau Régional des Nations Unies pour l’Afrique Centrale et sur les zones affectées par la LRA. Il sera ensuite présenté le 20 novembre prochain au Conseil de Sécurité par le Représentant spécial pour l’Afrique Centrale.
Ce mercredi, le Conseiller spécial des Etats Unis pour la République Centrafricaine, David Brown, a échangé avec les journalistes centrafricains depuis Washington aux Etats-Unis. Plusieurs sujets touchant l’actualité nationale ont été abordés.
La question de la paix et de la sécurité, la dernière visite du Premier ministre Nicolas Tiangaye à New York ou encore le processus électoral en cours en Centrafrique, prévu début 2015, ont constitué les points d’échange de David Brown avec les professionnels des médias.
Le diplomate américain a réitéré la volonté des Etats-Unis d’Amérique à s’investir pleinement pour le retour de la paix et de la sécurité en Centrafrique. En ce qui concerne le rétablissement de l’autorité de l’Etat, David Brown a déclaré qu’il est inadmissible que les chefs militaires des villes de province soient des étrangers. Il a relevé que les éléments de l’ex-coalition Séléka, coupables des violations des droits de l’Homme, soient traduits en justice et par conséquent, ne doivent pas faire partie des forces armées centrafricaines (FACA). David Brown a déclaré que le Centrafrique doit bâtir une armée véritablement nationale dans laquelle aucune ethnie ne doit dominer en effectif.
Le Conseiller spécial des Etats Unis pour la RCA a déclaré que la crise centrafricaine n’a pas été oubliée par la communauté internationale. Selon lui, l’effectif des éléments de la MISCA, la Mission de Soutien à la République Centrafricaine, sera revu à la hausse.
Les programmes non-humanitaires des Etats-Unis d’Amérique envers le Centrafrique, suspendus depuis le 24 mars, pourraient faire l’objet d’une révision. Il a aussi invité les centrafricains à mettre sur pied les instances comme l’Autorité Nationale des Elections (ANE) à partir d’une base crédible, afin que les élections de 2015 ne soient pas truquées.
David Brown a également annoncé la tenue, durant ce mois de novembre, d’une rencontre du groupe de contact international sur la RCA à Bangui. Une autre vidéoconférence est aussi prévue vers la fin novembre. Elle sera présentée par le représentant du président Barak Obama chargé des affaires islamiques.