L’instauration de la sécurité et le rétablissement de la paix demeurent la préoccupation des autorités centrafricaines. Une mission préfectorale de restauration de l’autorité de l’Etat a bouclé sa tournée jeudi dernier à Mongoumba, dans la Lobaye. L’objet est de déployer les forces de sécurité dans les brigades de gendarmerie.
Quarante Commandants de brigade de gendarmerie ont regagné leur poste de travail dans la Lobaye. Ils ont été investis par le Préfet de la localité, Alexandre-Kouroupé-Aho. Le Préfet a saisi l’occasion pour sensibiliser les administrés des cinq Sous-préfectures de la Lobaye sur le maintien de la paix et la sécurité, seuls facteurs de développement de la région.
Par ailleurs, la semaine dernière, un détachement des forces armées centrafricaines est arrivé à Pissa pour appuyer la brigade de gendarmerie à rétablir la paix et la sécurité dans la région. Kader, Colonel commandant le détachement militaire et Edouard Ndombé, Commandant de brigade de gendarmerie territoriale de Pissa, ont tous deux multiplié des séries de sensibilisation à la Brigade en vue de demander à la population de sortir de leur cachette en vue de vaquer à leurs occupations.
Il faut dire que l’insécurité règne dans la commune de pissa depuis les événements du mois d’octobre dernier. La plupart des habitants se sont refugiés dans la forêt.
A Bangassou dans le Mbomou, la situation socio sécuritaire reste cependant préoccupante selon le Bureau Intégré des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix en Centrafrique (BINUCA).
Ce jeudi, une mission de cette organisation onusienne, conduite par Hervé Le Kroc, assisté de la chargée des affaires politiques des droits de l’homme, représentante de l’Union Africaine et de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), a échangé avec les différentes couches sociales de la ville. Il s’agit pour les membres de cette mission d’évaluer techniquement la situation sécuritaire, sociale, politique et des droits de l’homme de la région. Il est également question de voir dans quelle mesure aider la Mission de Soutien au Centrafrique (MISCA) à se déployer sur le terrain et d’estimer les outils nécessaires au défi sécuritaire.
Au cours des échanges avec les différentes entités à savoir la société civile, les fonctionnaires et agents de l’Etat, les responsables des ONG internationales et nationales sans oublier les forces de l’ordre, la FOMAC et FACA, les membres de la mission ont relevé que la paix et la sécurité doivent être rétablies sur l’ensemble de la région du Mbomou. Les différentes parties ont aussi émis le vœu que les capacités de la FOMAC soient renforcées en homme et matériel, élargir leur champ d’action et procéder aux opérations de désarmement sans distinction. Un autre point soulevé lors des entretiens est celui des éleveurs peulhs qui constituent un facteur d’insécurité dans les villages.
Dans l’Ombella M’Poko, précisément au village Bénima situé à 10 Km Damara axe Bogangolo, des cris de détresse s’élèvent au sein de la population.
Ces populations se disent exaspérées par les actes d’agression perpétrés sur eux par les éléments de l’ex-coalition Séléka basés à Damara. Les habitants de ces localités ont exprimé ce désarroi au cours de la réunion organisée lundi dernier par la mission conjointe Conseil National de Transition, Gouvernement et Programme Alimentaire Mondial (PAM).
La seule école du village Bénima éprouve d’énormes énormes difficultés. Les enfants de ce village prennent les cours sous un hangar couvert d’un seul côté. Les cours ont repris dans cet établissement mixte de plus de trois cents (300) élèves. Nicolas Ngandji, directeur de ladite école, présente aux membres de la mission, la situation difficile que traverse son établissement. « Pas de salles de classes, ni tableau. Nous utilisons le matériel local pour fabriquer les tables-bancs à nos élèves, du Cours d’Initiation (CI) aux Cours Moyen 2e année (CM2). Les 20 tables-bancs que vous voyez sous ce hangar, c’est un don du premier ministre sortant. Avec un effectif de 391 élèves, la situation est critique. ».
Par ailleurs, Nicolas Ngandji lance un appel aux autorités centrafricaines. Il réclame un établissement scolaire où les élèves peuvent apprendre dans de bonnes conditions. « Nous sollicitons du gouvernement la construction d’une école commode, digne de ce nom pour l’éducation et la réussite de nos enfants ».
Les cours à l’école Bénima sont assurés sur le cycle complet, par trois enseignants dont deux titulaires et un maître-parent. Un problème qui reste à résoudre par le département en charge de l’éducation.