Une vingtaine de directeurs et responsables d’organes de presse venus des médias privés et publics en Centrafrique, se sont séparés vendredi 1er novembre 2013, après deux jours de réflexion sur la nécessité de délivrance d’une carte de presse aux journalistes centrafricains. Les travaux se sont déroulés dans la salle de conférence de la Maison de la Presse et des Journalistes (MPJ) à Bangui.
Bruno Yapandet, ministre par intérim de la Communication, de la Promotion de la Culture Civique et de la Réconciliation Nationale, qui a présidé l’ouverture des travaux, a encouragé l’initiative prise par le département de la communication en collaboration avec Institut Panos Europe. Le membre du gouvernement a proposé d’impliquer le Ministère de tutelle dans la confection de ces cartes de presse. « Je formule le vœu que le format de la carte de presse porte le sceau du Ministère en charge de la Communication. Le Ministère se chargera de réduire considérablement le risque de falsification de cette carte de presse qui rendra inopérationnels les journalistes fantômes ».
Le ministre Yapandet a estimé que la délivrance de ces cartes de presse permettra de distinguer les professionnels de ce secteur et les autres personnes qui se cachent derrière le journalisme pour assouvir leurs intérêts particuliers. « L’absence totale d’une carte uniforme de presse si nécessaire et importante à l’exercice de la fonction constitut une préoccupation prioritaire du gouvernement. Il est cependant difficile d’identifier un journaliste professionnel d’une quelconque personnalité dans les grandes manifestations nationales, à défaut dument de leur manque de carte de presse. Plusieurs personnes ne revêtant pas le statut du corps, profitent de ce manquement pour s’infiltrer dans les cérémonies officielles sans y être invitées. Nous voulons une presse au service de la Nation, une presse capable de démocratiser l’espace public centrafricain » déclare-t-il.
Le coordonateur de l’Institut Panos Europe (IPE) à Bangui, Pascal Chira, a relevé que la mise en place de ce projet de délivrance des cartes de presse est un processus continu et a bénéficié de l’appui de l’IPE aux médias centrafricains. « La réflexion sur la carte de presse est une suite. Pour mieux valoriser le code de déontologie, il faudrait qu’on sache que ce document s’adresse à qui de droit. La carte de presse est une carte d’identité qui distingue le journaliste de tout autre citoyen. Aujourd’hui avec les nouvelles technologies, tout le monde est devenu journaliste, tout le monde peut collecter les informations, mais cela ne réduit en rien la mission du journaliste professionnel, celui qui a été formé ou celui qui vit au quotidien de ce métier de journaliste. Il doit donc avoir sa propre identité et dans tous les pays du monde, il y a ce qu’on appelle la carte de presse. C’est dommage que ça fait beaucoup d’années qu’ici en Centrafrique, les journalistes n’ont pas la carte de presse et nous pensons que ce processus de valorisation des textes et de structuration du paysage répond mieux à cette préoccupation de la carte de presse ».
Un comité restreint a été institué en vue de compiler les différents résultats des travaux en commission. « Nous avons aussi mis en place un comité de pilotage qui regroupe en son sein neuf (9) membres pour mettre en commun les résultats en commission. Au bout de trois mois, nous allons nous retrouver pour revoir les textes existants notamment les décrets sur la base du rapport du comité de pilotage », conclut Madame Julie Ewango Ndouwa, présidente de la commission édition de l’atelier de réflexion sur la carte de presse.