Le conseiller spécial des Etats Unis pour la République Centrafricaine, David Brown a échangé le samedi 09 novembre 2012 depuis les Etats Unis, avec les professionnels de la presse publique et privée de Centrafrique sur l’application de la résolution 2121 des Nations Unies. Il a rappelé aux hommes de la presse, la résolution 2121 du 10 octobre dernier qui fait mention de la restructuration des Forces Armées Centrafricaines (FACA). Selon cette résolution et d’après David Brown, les FACA doivent exister sur un critère professionnel et pluriethnique, « Au paragraphe 17 de la résolution 2121 du Conseil de sécurité des Nations Unies, il est clairement indiqué que le Conseil de sécurité ainsi que les forces de sécurité à savoir l’Armée nationale et les forces de l’ordre soient professionnelles, équilibrée et représentative de la Nation entière. Sur le plan actuel du gouvernement, il y aura une insertion massive d’ex-Séléka dont selon certaines estimations, environ 90% sont fonctionnellement analphabètes. On ne peut pas avoir une force armée composée d’analphabètes. En plus il y a 3000 éléments de l’ancienne FACA. Mais si on considère qu’il y a une insertion précipiteuse dans le rang des FACA, 3500 déjà, cela signifie que la majorité des FACA sera composée des Séléka qui sont du nord ».
« La contribution des Etats Unis pour la MISCA est d’environ 40 millions de dollars », a précisé David Brown.
Et dans le cadre du rétablissement de la paix et de la sécurité en RCA, la 3ème réunion du Groupe International de Contact pour la République Centrafricaine (GIC-RCA) s’est déroulée ce vendredi à l’Hôtel Ledger Plazza à Bangui. Une quarantaine de pays et de représentants ainsi que les bailleurs de fonds ont pris part aux travaux. Le Congolais, Denis Sassou-Nguesso, médiateur de la crise centrafricaine est présent à cette rencontre.
L’ouverture de cette 3ème réunion du GIC-RCA est marquée par l’exécution de l’hymne de l’Union Africaine (UA). La rencontre de Bangui a pour objectif d’ouvrir une plate forme de concertation pour la consolidation de la paix en Centrafrique, condition sine-qua-none d’un développement harmonieux.
Dans son adresse de circonstance, le représentant du président de la commission de l’UA, Jean Claude Ndiyo, a renouvelé l’engagement de l’institution à tout mettre en œuvre pour sortir la République Centrafricaine (RCA) de l’actuelle crise, qui perdure depuis le 10 décembre 2012. Il sollicite la participation de tous les acteurs qui s’y sont impliqués, « La décision de tenir cette 3ème réunion de GIC-RCA à Bangui, procède d’un devoir de solidarité avec le peuple centrafricain. Il s’agit par notre présence d’affirmer notre détermination à œuvrer au plus près des réalités centrafricaines et appuyer du mieux que nous pouvons les efforts visant à stabiliser la situation et à aider la RCA à surmonter les graves défis auxquels, elle est confrontée. Après Brazzaville, où nous avons posé les fondations de notre action collective et Addis Abéba, nous avons affiné notre approche des défis de l’heure. Bangui doit constituer l’étape de consolidation et de concrétisation du partenariat que nous nous devons de bâtir entre les acteurs centrafricains et la communauté internationale. Il doit s’agir d’un partenariat fondé sur des engagements mutuels et reposant sur les responsabilités partagées ».
Le Congolais, Dénis Sassou Nguesso, médiateur de la crise centrafricaine et président de la 3ème réunion du GIC-RCA, se dit préoccupé par le rétablissement de la paix et la sécurité sur l’ensemble du territoire centrafricain, « Notre présence pour la première fois à Bangui est pour nous le couronnement de ce qui a toujours été notre vœu le plus cher, à savoir la mobilisation et la sensibilisation à une crise trop souvent ignorée par la communauté internationale. Le 03 mai dernier à Brazzaville à l’occasion de la rencontre du Groupe de Contact sur la RCA, j’avais souligné l’urgence de voler au secours d’un peuple en danger. Au cours de cette réunion, nous avons pu confirmer les axes définis par le sommet de N’djamena des 03 et 18 avril 2013, en particulier la mise en place d’un cadre pour la transition dans la perspective des élections dans les 18 mois à venir. L’appel de Brazzaville que nous avons adoptés à cette occasion, appelait à la mise d’un fond d’allocation spécial en soutien à la transition. Les objectifs que nous nous sommes fixés ne sont pas tous atteints comme nous l’aurions souhaité ».
Le président centrafricain de transition, Michel Djotodia, a pour sa part demandé l’aide de la communauté internationale pour sortir la RCA de la crise. Il a appelé par ailleurs les centrafricains au dialogue et à la culture de la tolérance pour le développement un pays.
Les travaux ont permis aux Etats Unis d’Amérique et l’Union Européenne de proposer un appui financier pour l’installation de la Mission Internationale de Soutien à la RCA (MISCA). Selon le Premier ministre, Nicolas Tiangaye, ces partenaires envisagent d’octroyer une enveloppe de plus de cinquante (50) milliards de francs CFA pour cette cause.
Les travaux se sont achevés vendredi avec l’adoption d’un chronogramme qui cadre avec la résolution 2121 des Nations-Unies du 10 octobre 2013. La prochaine réunion est prévue au mois de février 2014 au Congo Brazzaville. Il sera question d’évaluer les actions mises en route en faveur de la paix et de la sécurité en Centrafrique.