Plus d’une quarantaine de responsables des différents centres hospitaliers de Bangui se sont séparés ce jeudi après midi après deux jours de réflexions. Il s’agit de la deuxième réunion de coordination de la Région Sanitaire n°7 visant à évaluer l’impact des activités de vaccination de routine ainsi que la surveillance épidémiologique intégrée des maladies.
Selon Ghislain Banthas, médecin chef de la circonscription sanitaire du 3ème arrondissement, malgré les difficultés éprouvées, les formations sanitaires se sont efforcées pour continuer de fonctionner. « Nous nous sommes consacrés aussi aux activités du programme élargi de la vaccination. A ce niveau, nous nous sommes rendus compte que les parents d’enfants les amènent dans les services de vaccination. Toutefois dans la mise en œuvre des activités, il y a toujours des difficultés. Nous en avons profité pour faire le point et cela nous a permis de prendre des résolutions afin d’apporter des solutions et corriger les goulots d’étranglements qui font que la vaccination connait quelques difficultés », explique Ghislain Banthas.
Par ailleurs, une quarantaine de chefs de district sanitaire et médecins renforcent leurs capacités dans le cadre de la lutte contre le paludisme à Bangui. L’objectif est de leur faire connaitre les nouveaux médicaments utilisés désormais pour combattre cette pandémie. Les participants auront pour mission de former leur personnel à la maitrise du traitement dans leurs districts sanitaires. Docteur Jean Méthode Moyen, est le chef de service de lutte contre le paludisme. Selon lui, « la situation épidémiologique du paludisme dans notre pays est sans cesse en augmentation. Face à cette situation, le Ministère de la Santé à travers le service de lutte contre le paludisme a réagi en essayant de réadapter les directives de prise en charge conformément aux normes de l’OMS, après que nous avons rédigé un nouveau plan stratégique pour pouvoir améliorer la lutte contre la paludisme dans le pays. Donc il est de notre devoir de transmettre ce message aux médecins-chefs qui sont dans l’arrière pays pour qu’ils puissent à leur niveau prendre le relais afin que la prise en charge du paludisme dans nos formations sanitaires puisse s’améliorer pour le bien être de la population ».
Cette activité intervient au moment où le Ministère de la Santé s’attèle à améliorer la santé du couple mère-enfant en Centrafrique. Le pays va disposer dans un futur proche d’une feuille de route. Les travaux de réflexion sur la finalisation et la validation du document se sont déroulés du jeudi 14 au vendredi 15 novembre 2013 à Bangui.
« Il y a des actions priorités à savoir l’enregistrement des naissances et des décès, la surveillance des décès maternels et riposte, le suivi des résultats, le suivi des ressources, le plaidoyer pour la mobilisation des ressources et enfin l’information sanitaire. Voilà les six axes sur lesquels, nous nous sommes réunis avec les experts de l’OMS venus de Libreville », explique Docteur Joachim Paterne Témbéti, directeur général des services centraux et établissements hospitaliers au Ministère de la santé, présentant à RNL les grands axes de cette feuille de route.
D’après les données statistiques sanitaires, le taux de la mortalité maternelle et infantile est en hausse en Centrafrique : « nous avons 890 décès pour 100.000 naissances de mamans qui meurent après avoir donné naissance à un enfant. Nous avons 179 enfants de moins de 5 ans qui meurent pour 1000. C’est pourquoi le Ministère de la Santé avec les partenaires ont réfléchi pour réunir les experts du Ministères des Finances, des Affaires Sociales et de la Société Civile pour réfléchir sur les voies et moyens pour réduire la souffrance de la maman et de l’enfant », ajoute Docteur Témbéti.
Docteur Awa Sépou, chargée de la Santé Familiale au bureau de l’Organisation Mondiale de la Santé à Bangui, souligne qu’une action concertée entre les acteurs nationaux, permettra de réduire le taux élevé de mortalité maternelle et infantile.
La mise en œuvre de la finalisation et de la validation de la feuille de route a bénéficié de l’appui technique et financier de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).