Environ 27 millions F CFA, c’est l’enveloppe accordée ce mardi après midi par l’Ambassade de France en Centrafrique, au Réseau des ONG des Droits de l’homme. Cet argent permettra au Réseau de renforcer sa capacité technique et d’être sur le net, tout en défendant cette cause. La signature de la convention de financement a eu lieu au Complexe Sportif Barthélémy Boganda entre l’ambassadeur de France à Bangui, Serge Mucetti, et Maître Barthélémy Mathias Mourouba, Coordonateur du Réseau des Organisations Non Gouvernementales des Droits de l’homme en Centrafrique.
Avant la signature, une minute de silence a été observée en la mémoire du regretté magistrat, Modeste Martineau Bria.
« Aujourd’hui, l’humanité est entrain d’orienter les droits de l’homme vers une meilleure prise de conscience selon laquelle, l’homme est au-dessus de tout, au centre de tout ». C’est en ces termes que le coordonateur du Réseau des Organisations Non Gouvernementales des Droits de l’homme en Centrafrique, Maître Mathias Mourouba, a défini le concept des droits de l’homme de manière universelle.
Me Barthélémy Mathias Morouba relève que l’état dans lequel est plongé l’ensemble de la population centrafricaine est chaotique. « C’est avec consternation que le réseau constate que les crimes les plus graves dont les assassinats, les meurtres, les pillages, les braquages systématiques et répétés sont devenus le lot quotidien des centrafricains. Le tableau est sombre. Pour preuve, le lâche assassinat le samedi 16 novembre 2013 du magistrat Modeste Martineau Bria par soit disant des éléments de l’ex-coalition Séléka, alors qu’à Bossangoa, à Bouar, à Yaloké voire à Bangui, les populations déplacées n’ont pas encore pansé leurs plaies et peinent à regagner leurs foyers, craignant pour leur vie ».
Le coordonateur demande à la France et à la communauté internationale de mener des actions concrètes : « arrêtez de parler, il faut poser des actes. Aujourd’hui encore, nous appelons la France à poser des actes. Car, il s’agit de la vie et de la sécurité de tout un peuple qui est en danger ».
L’ambassadeur de France en Centrafrique, Serge Mucetti, se dit préoccupé par la question des droits dans le pays, d’où une action pour encourager les activistes et défenseurs des droits humains : « La France a décidé d’apporter son aide matérielle au réseau des ONG de promotion et de défense des droits de l’homme, qui regroupe les dix principales structures qui agissent dans ce domaine en RCA. Ce réseau doit renforcer sa capacité d’action pour accroitre son efficacité. Travailler pour les droits de l’homme, c’est avoir une action de terrain et c’est aussi échanger avec le monde, notamment par la voie de nouvelles technologies d’information lors des colloques internationaux ».
Serge Mucetti affirme que son pays reste attentif au problème centrafricain surtout en ce qui concerne les droits de l’homme : « La France ne transigera pas sur la protection des droits de l’homme. La France, comme la communauté internationale, prend toutes ses responsabilités. Elle se place aux côtés de tous ceux qui, avec détermination, volonté, élèvent la voix où ils se trouvent, agissent pour la sauvegarde de la protection des droits de la personne humaine ».
Comme beaucoup d’autres, le Haut représentant de la France n’a pas manqué de s’élever contre la montée exponentielle des violations des droits humains, qu’il condamne avec la dernière rigueur. « Toutes les exactions, les crimes perpétrés de toute part dans le pays sont condamnables et je les condamne avec force, comme je condamne avec force l’assassinat de Mr. Modeste Martineau Bria. L’Etat de droit qui fonde l’action des forces de l’ordre et de la justice est le fondement même de la vie sociale et le socle de la démocratie ».
Le Réseau des Organisations Non Gouvernementales des Droits de l’homme en Centrafrique est opérationnel depuis 2009.