Les membres du corps judiciaire centrafricain ont marché ce vendredi matin à Bangui pour protester contre l’assassinat de leur collègue Modeste Martineau Bria, Directeur des services judiciaires, assassiné le samedi 16 novembre 2013 devant le Bar Cointreau à Sica 2 dans le 2ème arrondissement de la capitale.
En dépit du refus de l’organisation de cette marche par le Ministère de la Sécurité Publique, ces professionnels de droit, à savoir magistrats, avocats, huissiers, greffiers et notaires, ont tenu à aller jusqu’au bout de leur colère. L’objectif, dire non à l’assassinat du magistrat et aux exactions de tout genre commises sur le peuple centrafricain, d’où l’inscription sur la banderole qui précède marche : « Non au génocide programmé des centrafricains ».
Partis du lieu de l’assassinat devant le Bar Le Cointreau, où des gerbes de fleur ont été déposées en mémoire du disparu, Modeste Martineau Bria, les spécialistes de droit ont sillonné les avenues de France, Conjugaux, Barthélémy Boganda, pour chuter au Tribunal de Grande Instance de Bangui. Là, ils ont chanté la Renaissance, l’hymne nationale.
Maître Emile Bizon, vice président du comité ad-hoc du corps judiciaire, précise que cette marche marque l’expression de leur colère. « Nous avons marché aujourd’hui pour exprimer notre ras-le bol devant le massacre de nos concitoyens. Nous remercions tous nos concitoyens qui ont bien voulu s’associer à notre deuil en nous accompagnant dans cette marche. Nous n’avons qu’une seule volonté, que la paix revienne en République Centrafricaine, que le droit s’applique en République Centrafricaine ».
Plusieurs autres personnes ont intégré ce mouvement de mécontentement avec en mains des rameaux, et un slogan : la paix, « C’est pour soutenir une cause normale, car nous en avons assez des exactions de tout genre sur l’ensemble du territoire. Nous voulons avancer comme les autres pays de la planète. A cet effet, nous voulons une solution rapide. Dans presque tous les quartiers, les assassinats, braquages sont devenus monnaie courante. Nous sommes là parce que nous aspirons à la paix, à la quiétude ».
Alors qu’à travers un communiqué de presse publié ce jeudi, le corps judiciaire précise avoir obtenu l’accord de principe des autorités du pays pour l’organisation de cette marche, le Ministère de la Sécurité Publique a donné des instructions pour que la marche n’ait pas lieu.
En rappel, l’assassinat du magistrat Modeste Martino Bria a créé des mécontents dans la capitale centrafricaine plus précisément aux quartiers Sica 2 et Benz-vi dans les 2e et 5e arrondissements.