Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies, Général Babacar Gaye, s’est rendu mercredi dernier à Bossangoa. L’objet de sa mission est d’évaluer la situation sécuritaire et humanitaire sur le terrain.
Selon Babacar Gaye, cette visite intervient dans un contexte ou la situation demeure chaotique ou plus encore catastrophique. Il a, à cet effet, invité les chefs religieux à œuvrer pour une sensibilisation de leurs fidèles en vue d’un retour à la normale. Toutefois, il a exhorté le colonel du détachement des forces de défense et de sécurité à se mettre à l’écoute de la population et à comprendre ses besoins. Selon Babacar Gaye, cela permet de ramener la confiance au sein de cette population et de faciliter le bon déroulement des travaux des organisations non gouvernementales qui interviennent sur le terrain.
Le Général Gaye avait déjà effectué une première mission dans la zone, il y a dix jours. Cette mission d’évaluation a coïncidé avec la mission conjointe de sensibilisation société civile et membres du gouvernement à Bossangoa.
Cette mission gouvernementale, partie de Bangui, s’est entretenue avec les chefs religieux toute confession confondue sur le rétablissement de la paix et de la sécurité à Bossangoa. Elle a organisé une rencontre dans la ville afin de s’accorder sur les stratégies susceptibles de ramener la cohésion sociale au sein de la population.
Le 27 novembre 2013 a été une journée décisive dans la recherche de la réunification des filles et fils de la région. Les communautés musulmanes et chrétiennes, qui se sont haïes, ont finalement accepté de se serrer la main. Ce signe confirme ainsi leur bonne volonté à tout faire pour ramener la paix à Bossangoa en particulier, et en Centrafrique en général. Les chefs religieux et les responsables des organisations ont aussi saisi l’occasion pour faire table rase des diverses querelles qui ont divisé ces communautés, depuis l’avènement au pouvoir de la coalition rebelle Séléka, le 24 mars 2013.
Lors des échanges qui se sont tenus dans l’enceinte de l’église catholique de Bossangoa, Pasteur Nicolas Guérékoyamé, président de l’Alliance des Evangélique en Centrafrique (AEC), a exhorté les deux parties notamment chrétiens et musulmans, à mettre en application la parole de Dieu, afin de préserver toute la communauté.
L’Imam Oumar Kobine Layama, président de la Communauté Islamique Centrafricaine (CICA), a demandé aux chefs religieux de ne pas céder aux passions, de peur d’envenimer la situation déjà catastrophique dans la région.
Un moment de salutation fraternelle entre les chefs religieux et les responsables des associations de Bossangoa a couronné la journée du 27 novembre dernier. Il convient de souligner que trois membres du gouvernement d’union nationale, à savoir Jérémie Tchemanguéré de l’Habitat et du Logement, Aristide Sokambi de l’Administration du Territoire, de la Décentralisation et Réconciliation et Claude Lénga des doits de l’homme, chargé de la coordination de l’Action Humanitaire, ont fait le déplacement de Bossangoa. Cyriaque Gonda, représentant le Conseil national de transition a également fait ce déplacement de Bossangoa.