Centrafrique : Célébration du 1er décembre 2013 sur fond de crise

Centrafrique : Célébration du 1er décembre 2013 sur fond de crise

La fête du 1er décembre 2013 s’annonce effective à Bangui.  La traditionnelle cérémonie de décoration s’est déroulée ce samedi sur l’avenue des Martyrs. Elle a été présidée par Nicolas Tiangaye, chef du gouvernement d’Union nationale de transition, assisté de plusieurs membres du gouvernement.

Plus de 800 fonctionnaires, travailleurs de divers secteurs et opérateurs économiques sont élevés à diverses distinctions honorifiques à l’occasion de cette fête. Les grades varient selon les ordres de mérite. Elisabeth Kofio, directrice de l’Enerca, est élevée au grade de commandeur dans l’ordre du mérite centrafricain. « Que la gloire soit rendue à Dieu qui a bien voulu marquer ma vie par cette distinction honorifique. C’est le travail qui paie et je n’ose pas croire que ce n’est pas un mérite de complaisance. Ils ont jugé que je m’accrochais à mon travail ».

Benjamin Réndékouzou, responsable du bureau des Ordres Nationaux à la grande Chancellerie, donne des précisions sur les sur les diverses médailles précise, « Les médailles remises vont de la grand croix, grand officier, commandeur, officier et au chevalier. Nous avons reçu la candidature de presque 800 centrafricains qui se sont distingués des autres par leur ardeur au travail, par leur prestation. Leurs responsables ont envoyé leurs dossiers à la grande Chancellerie et le conseil national de l’Ordre a fait le travail et a retenu leurs propositions ».

La cérémonie de remise des grades a durée près de 2 heures.

Cependant, un parti politique d’opposition réagit contre la montée de l’insécurité en Centrafrique.

Le Rassemblement Démocratique Centrafricain (RDC) condamne les assassinats et agressions dont sont victimes les centrafricains. Dans une déclaration publiée le 25 Novembre 2013, ce parti politique se dit consterné par la recrudescence d’actes odieux perpétrés par les éléments de l’ex-Séléka sur la population centrafricaine. Entre autres les jets de grenades au quartier Gbakondja dans le 5ème arrondissement, ce qui a occasionné la mort d’une jeune fille et blessé grièvement 5 autres personnes ; les drames et pertes considérables en vies humaines à Bossangoa, Bouar, Bouca, Bozoum, Bangassou et Berberati sont aussi déplorés par le RDC.

Pour le RDC, il ne se passe pas un jour sans que le centrafricain inquiété, assiste impuissant au décompte macabre que lui impose la barbarie des éléments de l’ex-Séléka. Pour illustration, les éléments des Forces Armées Centrafricaines (FACA) sont enlevés au quotidien et assassinés par leurs bourreaux, souvent assimilés aux éléments de l’ex-rébellion Séléka, dans la totale impunité et l’indifférence des autorités de la transition.

Le RDC ajoute aussi qu’il y a un drame à ciel ouvert en Centrafrique. Plus personne n’est épargnée par les affres de l’ex-Séléka, pour la plupart imputable au CEDAD, le Comité Extraordinaire de Défense des Acquis Démocratiques réputé dans les violations graves des droits humains. Il appelle le Président de Transition à ordonner le démantèlement de toutes les structures rattachées à ce comité.
Du rétablissement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national, le RDC affirme que la solution ne réside pas dans les innombrables rencontres du chef de l’Etat de transition avec  les formations politiques, notables, chefs de quartier et la jeunesse. C’est une manière de dédouaner les éléments de l’ex-Séléka. Pour le RDC, la lutte contre l’insécurité ne pourra se faire qu’avec les centrafricains biens formés et patriotes.

Enfin le RDC annonce, à l’opinion nationale et internationale,  qu’il ne s’associera pas aux festivités du 1er Décembre 2013. Il appelle ses militantes et militants à manifester ce jour, une journée de deuil et de réflexion autour du thème : de SO ZO LA (c’est un être humain); de SIRIRI (paix), de fraternité et de Réconciliation.