Ce mardi le président américain, Barack Obama a annoncé, le déblocage de 60 millions de dollars supplémentaires d’aide militaire pour l’opération des forces étrangères en République centrafricaine soit 30 milliards de francs Cfa, portant ainsi à 100 millions de dollars soit 50 milliards de francs Cfa, la contribution américaine. Les Etats Unis avaient déjà financé à hauteur de 40 millions de dollars, environ 20 milliards de francs Cfa.
Barack Obama a également ordonné de fournir notamment à la France et à l’Union africaine, pour le compte de la Misca, des matériels de défense et un soutien logistique pour le déploiement de leurs soldats sur l’ensemble du territoire national. Le président Obama invite le gouvernement à œuvrer pour la cohésion sociale et la paix. Il demande que justice soit rendue face à la montée de la criminalité en Centrafrique, « Des dignitaires respectés de vos communautés, musulmane et chrétienne, appellent au calme et à la paix. Je demande au gouvernement intérimaire de s’associer à ces voix et d’arrêter ceux qui commettent des crimes. Les individus qui se livrent à la violence doivent être tenus responsables de leurs actes – conformément à la loi. Dans l’intervalle, tandis que les militaires d’autres pays africains et de la France s’emploient à rétablir la sécurité, les États-Unis appuieront les efforts qu’ils déploient pour protéger les civils ».
De passage hier soir à Bangui, le président français François Hollande a affirmé lors de sa rencontre avec les dirigeants de la transition, qu’il est temps d’agir en Centrafrique pour prévenir un carnage qui s’annonçait. « Il était temps d’agir. Il allait bientôt être trop tard. Ici même à Bangui, près de 400 personnes ont été tuées en deux jours la semaine dernière et le bilan n’est sans doute pas complet », a indiqué François Hollande à son arrivée à l‘aéroport Bangui M’Poko. Selon lui, la mission est « dangereuse, on le sait, mais elle est nécessaire pour éviter un carnage ». « La France, ici en Centrafrique, ne recherche aucun intérêt pour elle-même (…) La France vient défendre la dignité humaine » a-t-il ajouté.
Gérard Araud, l’ambassadeur français à l’ONU a déclaré que la France souhaite que les élections en République centrafricaine se tiennent « le plus vite possible », de préférence dès l’automne 2014. « Si les élections pouvaient se tenir dans la deuxième moitié de 2014, à l’automne 2014, cela pourrait être positif ».
Les deux soldats français tués l’ont été près de l’aéroport de Bangui vers 23h30 dans la nuit de lundi à mardi. « Antoine et Nicolas sont morts pour la France pour une noble et belle mission. Ils ont donné leur vie pour en sauver d’autre, car telle est le sens de votre présence (l’armée), ici, en Centrafrique », a déclaré François Hollande hier soir devant les cercueils des deux soldats.
A Bangui, les habitants du secteur sud étaient en débandade cette nuit. Les rumeurs d’une incursion des éléments de l’ex-Séléka dans cette zone ont fait fuir la population. Certains d’entre eux ont commencé à regagner leurs domiciles ce matin.
Les Avenues et les rues de la capitale Centrafricaine sont toujours désertes, à l’exception de celles du secteur sud où depuis ce matin les taxis et bus y circulent de nouveau. Certains commerces qui étaient fermés hier ont aussi ouvert leurs portes, sauf que les prix des produits de 1ère nécessité ont connu une hausse considérable.