Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, est arrivé ce vendredi matin dans la capitale centrafricaine. Il doit s’entretenir avec différents représentants de la société civile, mais également rencontrer les forces françaises déployées dans le pays.
Jean Yves Le Drian doit notamment échanger avec le président centrafricain de transition, Michel Djotodia, l’ancien chef de fil de la coalition Séléka, au pouvoir depuis le 24 mars 2013. Dans la soirée, le numéro un de la défense française se rendra au Tchad, où il rencontrera le président Idriss Deby, actuel président en exercice de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC).
A Bangui, Mr. Le Drian va faire un point de la situation avec le chef des forces françaises en Centrafrique, le général Francisco Soriano, une semaine après le début de l’opération Sangaris, dans le pays.
Arrivé ce matin à Bangui, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian doit rencontrer notamment les chefs de la Misca, la Mission internationale de soutien au Centrafrique, sous mandat de l’Union Africaine. Par ailleurs, il s’entretiendra avec les principales autorités religieuses du pays, en proie aux violences interconfessionnelles entre chrétiens et musulmans.
Il a aussi appelé à la réconciliation entre les différentes communautés du pays.
Il semble que l’heure soit à la volonté d’apaisement même si quelques incidents ont été signalés ce jeudi 12 décembre. D’après un responsable religieux, cinq corps ont été amenés à la mosquée Ali Babolo dans le 3e arrondissement. Toutefois, les habitants de la capitale Bangui commencent à organiser des réunions de réconciliation entre chrétiens et musulmans.
Et la réconciliation, c’est aussi ce pour quoi plaide le président de la transition, Michel Djotodia. Dans une déclaration, ce 12 décembre, il a tout d’abord accusé le président qu’il a renversé, François Bozizé, d’être responsable des dernières violences. Selon lui, l’ancien président a décidé de reprendre le pouvoir par les armes. Il a donc insisté sur la nécessité de la réconciliation, « J’ai la conviction que notre priorité immédiate, c’est de trouver le ressort nécessaire dans cette tragédie pour réapprendre à vivre ensemble : chrétiens, musulmans, non croyants unis dans la forme laïque de notre République et la foi dans un avenir commun », a insisté Michel Djotodia
Le président centrafricain de transition a également salué la récente visite de François Hollande à Bangui. « Je rends un hommage appuyé au président français, François Hollande, qui a fait preuve d’humanité et de courage en venant personnellement à Bangui nous témoigner sa compassion et sa détermination à aider notre pays », a-t-il déclaré avant d’ajouter qu’il avait eu, avec le président Hollande, un « entretien fructueux » tout en soulignant que « la France soutiendra la transition jusqu’aux élections transparentes et équitables. Elle respectera également la durée de la transition ».
Michel Djotodia a par ailleurs insisté pour que les prochaines élections soient organisées « dans les règles de l’art » et qu’on n’assiste pas « à un bégaiement tragique de l’histoire avec une reprise de la mascarade électorale de 2011 ». Pour le président centrafricain de transition, il faut éviter de répéter les mêmes erreurs qui risqueraient de replonger le Centrafrique dans le chaos.
Toujours à Bangui, on voit un début de solution pour les personnes vulnérables de certains quartiers de Bangui et périphérie. Elles bénéficieront désormais d’une prise en charge médicale gratuite. L’ONG Jeunesse Unie pour la Protection de l’Environnement et le Développement Communautaire (JUPEDEC), a ouvert des cliniques ambulantes sur trois sites à la paroisse St Pierre de Gobongo dans le 8ème arrondissement, au centre de santé de Malimaka dans le 5ème et au grand séminaire St Marc de Bimbo dans la préfecture de l’Ombella M’Poko. Ces trois cliniques sont dotées de produits pharmaceutiques.
La prise en charge médicale des blessés s’avère difficile pour la seule clinique implantée au niveau de l’aéroport Bangui M’Poko. Cette mini-structure de santé s’occupe de plus 33.000 déplacés.