Le Secrétaire générale de l’ONU s’est adressé en français aux centrafricains. Ban Ki Moon se dit fortement troublé par ce qui se passe en Centrafrique. Il appelle les centrafricains à préserver l’unité et la concorde nationale : « Je suis profondément perturbé par ce qui se passe dans votre pays et je tiens à m’adresser à vous personnellement. Vous êtes trop nombreux à vivre dans la peur et le pays est au bord de la ruine. J’exhorte chacun d’entre vous à suivre la voie de la paix. L’effusion de sang doit cesser. Ne laissez pas ceux qui prêchent la haine diviser ce qui était uni ».
Ban Ki-moon appelle les leaders religieux à prôner la paix et exige des autorités nationales la protection des centrafricains, « Je demande aux dirigeants religieux et aux responsables locaux, qu’ils soient musulmans ou chrétiens, de se faire messagers de la paix. Aux autorités de transition de protéger les populations et de prévenir de nouveaux conflits ».
Le Secrétaire général de l’ONU met en garde les responsables des atrocités ou des crimes contre l’humanité dans le pays. « … pour tous ceux qui voudraient commettre des atrocités ou des crimes contre l’humanité, j’ai un message clair. Le monde vous observe et vous aurez à répondre de vos actes » a déclaré le n° 1 onusien.
Ban Ki-moon réaffirme l’engagement de l’ONU à appuyer la République Centrafricaine. Des efforts se font pour sortir le pays du chaos, « l’Organisation des Nations Unies est résolue à aider votre pays à surmonter cette crise. Vous n’êtes pas seuls et nous ne vous abandonnerons pas. Des troupes françaises et africaines sont déjà déployées sur le terrain, et font œuvre utile. D’autres contingents viendront bientôt les renforcer pour aider à rétablir l’ordre. Nous nous employons à fournir des vivres, des abris et des médicaments. Et nous resterons à vos côtés pour bâtir une paix durable et un meilleur avenir pour tous ».
Un autre appel à l’apaisement est celui de Marie Noël Koyara, ministre d’Etat à l’Agriculture et au Développement rural. Le membre du gouvernement exprime sa vive préoccupation face à la détérioration du climat sécuritaire à Bangui. Il appelle les centrafricains à une prise de conscience. Marie Noël Koyara demande aux différentes communautés religieuses du pays de s’unir afin de bâtir l’avenir du pays.
Le parlement junior de Centrafrique réagit également par la voix de son président, Yann Loïc Kémba. Il déplore les derniers événements meurtriers survenus à Bangui. Les députés juniors condamnent avec fermeté ces violences, qui ont fait des centaines de morts et de nombreux blessés. Dans un communiqué de presse, ils remercient la France et la communauté internationale pour leur soutien aux enfants centrafricains et demandent à la jeunesse centrafricaine d’être tolérante.
Déjà à Bangui, la vie reprend peu à peu. Certains services ont rouvert leurs portes depuis quelques jours. A cela s’ajoutent des marchés qui sont redevenus opérationnels à l’exemple des marchés de Boy Rabe, Gobongo, Mamadou Mbaïki au Km5 et même le marché central.
Mais la plupart des habitants des quartiers qui ont trouvé refuge dans des églises gardent toujours leur position. C’est le cas du Monastère « Marie Mère du verbe » dans le 4èmearrondissement où le nombre des déplacés dépasse 17.000. Sur le site du Monastère par exemple, la Croix Rouge Internationale, avec l’aide de 17 volontaires, assiste les déplacés des 12 secteurs. 23 robinets d’eau potable et 42 latrines aménagées sont installés sur le site. Des travaux de dépotoirs sont en cours en vue s’assainir le site pour éviter la propagation des maladies.