Le Premier ministre d’Union Nationale, Nicolas Tiangaye demande aux cadres, fonctionnaires et agents de l’Etat de reprendre le travail. « Connaissant votre patriotisme et votre sens de responsabilité, je vous invite à reprendre le chemin du travail à partir du lundi 16 décembre 2013 », déclare le chef du gouvernement de transition.
« Le gouvernement d’union nationale, conscient de la gravité des conséquences de ses soubressauts sur la vie des populations, de concert avec les forces internationales déployées dans le pays, a pris toutes les dispositions nécessaires pour sécuriser les travailleurs dans la perspective de la reprise de leurs activités » ajoute le Chef du gouvernement.
Le Premier ministre de transition a fait savoir que seize (16) camions contenant des médicaments et des vivres ont quitté Béloko à l’ouest le 15 décembre 2013 à destination de Bangui en vue de soulager les souffrances des centrafricains. D’autres convois d’aide humanitaire a-t-il dit, suivront dans les jours à venir.
François Hollande a affirmé ce dimanche en marge d’une visite en Guyane, que l’intervention en Centrafrique était « l’honneur de la France », alors que désormais moins de la moitié des Français soutiennent cette opération, selon un sondage. Toutefois, intervenir en Centrafrique « est l’honneur de la France et sa responsabilité. Parce que si nous n’étions pas là, qui aurait porté secours à des populations en détresse, et qui aurait pu mener ce premier travail qui est de désarmer les belligérants ? », s’interroge François Hollande.
A Bangui, le président centrafricain de transition Michel Djotodia se dit prêt à « tendre la main » et à « discuter » avec les milices, « anti-balaka ».
Dans un entretien accordé à RFI, Michel Djotodia garantit que les miliciens, qui ont pris les armes contre les ex-rebelles de la Séléka, « ne sont pas des ennemis. Ce sont nos frères ».
La vague de violence se poursuit à Bangui. Une tension extrême a régné samedi dans la capitale. Un homme a été lynché, tué à coups de machette par des habitants à proximité du marché Combattant, près de l’aéroport, selon des témoignages.
Quelques instants plus tard, des gens ont brandi les mains coupées de la victime. Un deuxième homme a été blessé et a pu trouver refuge à la base française proche.
Dans un message adressé au peuple centrafricain, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a demandé « aux dirigeants religieux et aux responsables locaux – qu’ils soient musulmans ou chrétiens – de se faire messagers de la paix ». « L’effusion de sang doit cesser » a-t-il ajouté.
Selon l’Organisation des Nations Unies, les tueries entre les populations à Bangui ont fait « plus de 600 morts » en une semaine en Centrafrique, et 160.000 déplacés rien qu’à Bangui.
Le nombre des victimes dans le reste du pays n’est pas connu. Une agence onusienne a fait état vendredi du massacre de 27 musulmans dans un village de l’ouest de Centrafrique.
« La question n’est pas de savoir si on peut se réconcilier, on doit le faire, un point c’est tout », a affirmé samedi à l’Agence France Presse, Crépin Mboli-Goumba, ministre d’état à l’équipement. « Il faut réagir vite. C’est la priorité », a-t-il conclu.