Au moment où la situation sécuritaire et humanitaire se détériore dans le pays, une pénurie menace des millions de personnes qui risquent de souffrir de la faim selon l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO). Selon cette institution onusienne ce lundi, plus d’un million de personnes, soit environ 40 % de la population rurale, a besoin d’une aide d’urgence, près du double du niveau estimé au mois de février 2013. Ces chiffres ne feront qu’augmenter en 2014 si les agriculteurs ne peuvent se préparer à temps pour la prochaine campagne de semis. La FAO indique des « millions de personnes à risque d’insécurité alimentaire ».
En 2013, la production agricole a chuté au moment où les troubles intérieurs, qui ont éclaté dans le nord-est de la République Centrafricaine le 10 décembre 2012, se sont propagés sur l’ensemble du territoire national. Selon les estimations, 500.000 personnes auraient abandonné leurs habitations et de nombreux agriculteurs n’ont pas pu avoir accès à leurs champs.
Du coup, les agriculteurs ont été les plus vulnérables. Selon Dominique Burgeon, directeur de la division des opérations d’urgence et de la réhabilitation à la FAO « Les agriculteurs désespérés vendent leurs outils et leurs animaux pour pouvoir nourrir leurs familles, et ils se retrouvent sans rien pour gagner un peu d’argent, sans compter les razzias de bétail et de matériel agricole, très répandues »,. L’agriculture assure 53 % du Produit Intérieur Brut (PIB) national et une grande partie des emplois dans le pays, où près des trois quart de la population vivent en milieu rural. Les exportations agricoles, une des sources principales de devises étrangères du pays, avec notamment le bois, le coton et le café, se sont effondrées en 2013.
« Le déploiement récent d’opérations de maintien de la paix dans le pays devrait instaurer des conditions favorables au retour des agriculteurs sur leurs terres. Nous avons besoin de leur fournir des intrants de toute urgence », a expliqué Bukar Tijani, représentant régional de la FAO pour l’Afrique. La FAO a affecté 1,2 million d’euros soit 787.148.400 F Cfa, de son propre mécanisme de financement des situations d’urgence pour la campagne d’ensemencement de mars prochain.
Par ailleurs, dans la Mambéré Kadéï au sud de Centrafrique, la santé des porcs et des poulets est menacée. A Berberati, les éleveurs de petits bétails regrettent leurs entreprises. Plusieurs porcs et poulets crèvent en ce début de saison sèche. La viande des porcs est aussitôt vendue dans la ville, exposant ainsi la population aux risques de maladies. Selon Thomas Angbabata, le chef secteur de l’élevage, ces porcs meurent suite à une maladie dont on ignore encore les origines. De nombreuses bêtes sont sous observations en attendant la détermination du type de maladie, après l’examen du sang au niveau de la clinique vétérinaire à Bangui. Quant aux poulets, le vétérinaire a rassuré qu’il est difficile pour l’instant de les protéger par la vaccination pendant que l’épidémie est en cours.