RCA : La Misca opérationnelle dès ce 19 décembre

RCA : La Misca opérationnelle dès ce 19 décembre

La Mission Internationale de Soutien au Centrafrique (Misca), nouvelle force sous mandat de l’Union Africaine, entame officiellement son service ce mercredi 19 décembre en RCA. Elle succède à la Force Multinationale d’Afrique Centrale (Fomac), jusque là dirigée par le Général gabonais Jean Félix Akaga. La Misca, avec à sa tête le Général congolais, Jean-Marie Michel Mokoko, a pour mission de désarmer les ex-combattants Séléka, les milices villageoises « anti-balaka » et de sécuriser la population civile sur l’ensemble du territoire. Cette force travaillera avec l’appui des soldats français de l’opération Sangaris déjà sur le terrain. Le transfert d’autorité de la Fomac à la Misca s’est déroulé au Camp militaire M’Poko à proximité de l’aéroport Bangui M’Poko.

Samantha Power, l’ambassadrice des Etats Unis auprès des Nations Unies était arrivée à Bangui ce mercredi matin en vue de prendre part à la cérémonie. Samantha Power devra rencontrer dans la journée les autorités de la transition, notamment le président Michel Djotodia, le Premier ministre Nicolas Tiangaye et le président du Conseil National de Transition (CNT), Alexandre Ferdinand Nguéndet.

Une autre mission à Bangui, c’est celle de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies pour les enfants et les conflits armés, Leïla Zerrougui et du conseiller Spécial sur la prévention du Génocide, Adama Dieng, arrivée dans la capitale centrafricaine depuis mercredi. Les diplomates onusiens vont rester en Centrafrique jusqu’au 21 décembre 2013 en vue d’évaluer l’impact du conflit sur la population civile, en particulier les femmes et les enfants. Fait également partie de cette mission, Nancee Oku Bright, représentant le bureau de la Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies sur la violence sexuelle dans les conflits.

La mission effectue des visites de terrain et des consultations avec les autorités de transition en Centrafrique, des organisations régionales, le corps diplomatique, les organisations confessionnelles, la société civile, la communauté humanitaire et des représentants des Nations Unies dans le pays.

A noter que l’ONU a reçu des rapports de violations généralisées des droits de l’homme, y compris des exécutions sommaires, arrestations et détentions arbitraires, de la torture, des violences sexuelles et des pillages, y compris dans les hôpitaux, les écoles et les églises. Les femmes et les enfants sont particulièrement touchés par le conflit. On estime que 2,3 millions d’enfants sont affectés par la crise et au moins 3.500 d’entre eux ont été recrutés par des groupes armés.

En décembre 2012, lors de la visite en RCA de la Représentante spéciale du Secrétaire général sur la violence sexuelle dans les conflits, Nancee Oku Bright, le gouvernement a signé deux communiqués conjoints avec les Nations Unies, incluant des engagements à lutter contre l’impunité, à veiller à la protection des femmes, des garçons et des filles contre la violence sexuelle dans le cadre d’un suivi efficace de l’accord de paix, et un plus grand soutien des autorités pour les services offerts aux victimes. La mise en œuvre de ces engagements demeure une partie intégrante de la lutte contre la violence sexuelle liée au conflit dans le pays.
 
Les attaques et les tensions sectaires entre les communautés ont déstabilisé et aggravé davantage la situation. Une action urgente est essentielle pour protéger la population civile, en particulier les femmes et les enfants.

Les 19 et 20 décembre 2013, la RCA sera à l’ordre du jour du sommet de l’Union européenne à Bruxelles. Les autorités françaises attendent un engagement franc et massif de leurs partenaires.

Le président français, François Hollande, interviendra d’ailleurs vendredi, lors de cette rencontre des 28. La Belgique précise qu’elle est prête à participer militairement à la sécurisation de l’aéroport de Bangui, la capitale centrafricaine, mais uniquement dans un « cadre européen », a annoncé mercredi le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders.

Autre actualité à la une, des militaires américains en appui à la Misca

Les Etats-Unis ont informé le 17 décembre dernier disposer de quelques militaires à Bangui chargés de la coordination du transport aérien des soldats burundais en Centrafrique. C’est une marque de soutien de Washington à l’opération militaire appuyée par l’Union africaine (Misca) assistée par la France. L’ambassadrice américaine à l’ONU, Samantha Power, et la secrétaire d’Etat adjointe pour l’Afrique, Linda Thomas-Greenfield, sont arrivés à l’aéroport international Bangui M’Poko ce jeudi 19 décembre 2013 à 9h30mn.

« Nous sommes profondément inquiets de la violence atroce de part et d’autre de la Centrafrique et en particulier de la nature de plus en plus confessionnelle des attaques contre les civils », avait déclaré Mme Thomas-Greenfield devant la commission des Affaires étrangères du Sénat américain.

Mais d’ores et déjà, il existe « à Bangui, une petite équipe de liaison d’officiers militaires américains » a expliqué la porte parole du département d’Etat, Marie Harf. « Leur première responsabilité est d’aider à planifier et à coordonner les missions de l’armée de l’air américaine transportant des troupes africaines à Bangui », a-t-elle ajouté. Le Pentagone avait annoncé la semaine dernière que deux avions de transport C-17 serviraient à convoyer des troupes africaines, notamment des soldats burundais, à la suite d’une demande d’assistance de la France.

Les Etats-Unis ont promis 100 millions de dollars soit environ 48 milliards de francs Cfa d’aide militaire à la Misca. « Nous avons déjà commencé à utiliser certains de ces fonds pour transporter 850 militaires burundais en Centrafrique, une opération prévue pour être bouclée cette semaine », a indiqué Linda Thomas-Greenfield, la secrétaire d’Etat adjointe. Le département d’Etat a enfin salué l’annonce par la Belgique du projet de déploiement de 150 soldats en RCA pour une « mission de protection » des aéroports.