La ville de Bangui semble calme ce vendredi matin. Toutefois, des tirs d’armes ont été entendus ce matin du côté du quartier Gbakondjia (5ème arrondissement).
On constate ce matin que les habitants de certains quartiers nord et du centre continuent de fuir vers les quartiers sud de la capitale. Bagages sur la tête, portés sur le dos, dans des poussettes ou, plus rarement en véhicules, hommes, femmes et enfants traversent les avenues de France et Boganda pour se rendre dans le sud. Certains se déplacent soit chez des parents, soit dans des maisons de location de fortune. D’autres, même s’ils n’ont pas de parents dans le secteur, sont obligés de suivre les voisins qui fuient, dans l’espoir de trouver un endroit tranquille pour souffler un peu. Une autre partie des habitants, voyant leur quartier se déserter, prennent la route afin de ne pas s’exposer en restant seuls.
Selon des témoignages, plusieurs personnes, en majorité des femmes et des enfants, passent la nuit à la belle étoile, exposés à la chaleur le jour et au froid la nuit. Ces personnes sont également exposées aux piqûres des moustiques et autres bestioles nuisibles avec les risques de maladies.
Certaines familles généreuses sont débordées en voulant accueillir les personnes déplacées. Elles commencent à manquer du minimum nécessaire, ce qui, selon elles, les met en danger.
C’est dans les églises que se retrouvent la majeure partie de ces personnes déplacées avec les conditions de vie très difficiles. A noter, qu’avec les événements, les activités sont bloquées, les banques sont toujours quasiment fermées, les fonctionnaires enregistrent des arriérés de salaires. Toutes ces situations font que les personnes déplacées ont des difficultés financières avec toutes les répercussions qui s’imposent.
A rappeler que dans la nuit de jeudi à vendredi, des tirs d’armes lourdes et légères ont été entendus au nord-ouest du centre ville de Bangui. L’origine et les raisons de ces tirs ne sont pas encore connues. Mais des informations circulent que ce seraient des éléments français qui ont échangé aves des éléments de l’ex Séléka, une information non encore vérifiée.
A propos des événements survenus au Quartier Gbakondjia, la mosquée du quartier a été incendiée. Selon un témoin, c’est un groupe de jeunes dudit quartier, rejoints par des personnes venues d’autres quartiers, qui ont mis le feu à la mosquée. Ce vendredi, certains jeunes sont repartis récupérer certains objets non brûlés à l’exemple des hauts parleurs, a ajouté ce même témoin.
Par ailleurs, ce vendredi, madame Catherine Samba Panza, Présidente de la Délégation spéciale de la ville (PDSV) de Bangui a rendu un témoignage sur Radio Ndeke Luka au sujet de la libération, jeudi vers 17 heures, de 5 otages musulmans par les anti Balaka. Ces 5 personnes dont deux hommes et trois femmes ont été arrêtées vers Cattin dans le 3ème arrondissement de Bangui alors qu’elles se rendaient à une place mortuaire. Selon madame Samba Panza, les responsables de anti Balaka ont avancé comme raison de cette arrestation, le fait que ces 5 personnes se sont introduites dans leur périmètre d’action.
La PDSV trouve que cet acte posé par les responsables des anti Balaka « est une porte » qui, si elle est entretenue par tous les belligérants et autres acteurs, pourrait ouvrir sur un retour à la paix tant souhaitée dans le pays.