La délégation des représentants de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et de l’Union africaine (UA) en mission officielle samedi à Bangui, a réitéré son soutien aux autorités de la transition, ainsi que sa solidarité avec le peuple centrafricain dans toutes ses composantes. Elle a insisté sur la nécessité d’une cohésion réelle entre tous les acteurs centrafricains et celle d’une unité d’action. Elle les a exhortées à poursuivre la mise en œuvre de la feuille de route de la transition.
Pour leur part, les autorités de transition ont fait preuve de cohésion et d’unité de vue s’agissant du message sur la réconciliation nationale.
La délégation a salué le travail accompli par les personnels de la MISCA, et rendu hommage aux militaires et policiers de la Mission qui ont fait le sacrifice ultime au service de la cause de la paix, de la sécurité et de la stabilité en RCA. Elle a exprimé ses encouragements aux personnels de la Mission, notant qu’ils opèrent dans des conditions très difficiles. La délégation a appelé à éviter toute stigmatisation de contingents relevant de la MISCA. Elle a été encouragée par les mesures prises par le commandement de la MISCA pour le redéploiement de ses forces en vue de mieux faire face à la situation sécuritaire, et ce au moment où la Mission enregistre des contributions supplémentaires en troupes.
A ce titre, le Commissaire à la Paix et la Sécurité de l’UA, Ismaël Chergui a « salué les actions » en Centrafrique de l’armée tchadienne, dont la proximité avec certains ex-rebelles auteurs d’exactions a été dénoncée à plusieurs reprises.
« Tout ce qui se raconte sur le contingent tchadien, nous à l’UA nous ne le croyons pas: nous soutenons l’armée tchadienne, nous saluons ses actions et nous l’encourageons dans sa mission au sein de la Misca, la force africaine en Centrafrique », a déclaré le commissaire lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion des membres du groupe international de contact sur la Centrafrique. Le chef de la diplomatie tchadienne, Moussa Faki Mahamat, demande, lui, aux Centrafricains de ne pas céder aux manipulations.
« Laissons la Misca faire ses preuves », demande le chef du gouvernement centrafricain. Pour Nicolas Tiangaye, les discussions sur un éventuel remplacement de la force africaine par une mission onusienne sont tout simplement incongrues. « Il faut laisser le temps. Les brebis galeuses seront sanctionnées, mais notre pays a un devoir de gratitude envers tous les contingents » de cette force, a poursuivi Nicolas Tiangaye.
Mais sur cette question, la société civile centrafricaine regrette que « le point de vue des Centrafricains ne soit pris en compte ni par la CEEAC ni par l’Union Africaine parce que, s’ils ont dit qu’ils apprécient le travail des soldats tchadiens de la Misca ici sans se donner la peine de vérifier si les accusations portées contre ce contingent sont vraies ou fausses, alors qu’il y a une multitude des preuves de leurs débordements, ça c’est vraiment décevant », explique Gervais Lakosso.
La délégation a, enfin, souligné la nécessité d’un appui international soutenu pour faciliter la mise en œuvre du mandat de la MISCA tel qu’autorisé par la résolution 2127 du Conseil de sécurité des Nations unies, pour une période d’une année. A cet égard, la délégation s’est félicitée de la coopération entre la MISCA et l’Opération SANGARIS déployée en RCA. Elle a mis un accent particulier sur la nécessité d’un soutien international accru en faveur de la RCA, y compris sur le plan humanitaire, pour venir en aide aux très nombreuses populations déplacées par la crise.
La délégation a eu des entretiens avec les autorités de la transition, notamment le chef de l’État, le Premier ministre et le Président du Conseil national de transition (CNT). La délégation a également rencontré les représentants des partenaires internationaux et autres membres de la communauté diplomatique en République centrafricaine (RCA). Elle a, en outre, eu des échanges avec des membres de la plateforme confessionnelle et de la société civile centrafricaine.
Gervais Lakosso, membre de la plate-forme de la société civile centrafricaine explique à RNL « nous souhaitons qu’il faut rapprocher la venue des Casques bleus en République Centrafricaine, il faut qu’ils viennent maintenant en appoint à la Misca pour transformer cette mission en une mission onusienne pour soulager les Centrafricains parce que l’urgence humanitaire est là ».
En rappel, la mission s’inscrit dans le cadre de l’appui à la mise en œuvre du mandat de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (MISCA). La délégation comprenait les Ministres des Affaires étrangères du Tchad et de la République du Congo, le Ministre de la Défense de la République du Congo et le Commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA.