Après les violences meurtrières qui ont secoué Bangui ces dernières 48 heures, la nuit de jeudi a été plutôt calme. Aucun incident meurtrier n’a été signalé dans la capitale. Les détonations d’armes lourdes et légères ont baissé d’intensité depuis hier. Les activités ont repris progressivement dans la ville, en dépit de l’incertitude qui règne encore dqns la population. Toutefois, un constat est alarmant selon notre reporter ce vendredi matin, car la reprise des activités au niveau de l’administration n’a pas évolué. Quelques structures privées sont fonctionnelles, seulement l’administration publique est restée totalement déserte.
Les activités ont repris au marché Km5, le centre commercial le plus fréquenté et le plus populaire dans le 3e arrondissement de Bangui, paralysé depuis plusieurs semaines. Ce vendredi, quelques taxis ont été visibles dans les différents points de stationnement. Les vendeurs de friperies sont aussi présents. Le centre de santé de Mamadou Mbaïki demeure ouvert pour offrir ses services aux victimes blessées par balle ou par arme blanche.
A l’hôpital de l’Amitié dans le 4e arrondissement, les services ont été rouverts ce vendredi après plusieurs jours de fermeture. Un ouf soulagement pour les patients et malades hospitalisés. Cela est rendu possible grâce à l’appui multiforme des organisations non gouvernementales internationales, Merlin et Save the Children.
De son côté, l’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé, jeudi, la suspension temporaire de toutes ses activités, sauf les soins d’urgence à l’hôpital de campagne qu’elle dirige dans le principal camp des déplacés internes à l’aéroport international de Bangui.
Lindis Hurum, coordonnatrice médicale de MSF du camp des déplacés, installé à l’aéroport international de Bangui, a fat savoir que le personnel et les patients étaient devenus trop exposés aux combats qui se déroulent à proximité. « Des balles perdues ont atteint des civils dans le camp » a-t-elle ajouté. Pour l’instant, MSF n’assurera que des soins d’urgence pour les 100.000 personnes qui vivent sous des bâches et des bouts de carton dans ce camp de fortune.
Néanmoins, plus de 60.000 enfants déplacés dans deux sites dans le pays, suite aux récents violents affrontements, seront vaccinés contre la rougeole à partir de ce vendredi, a annoncé jeudi l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), dans un communiqué.
Cette campagne d’urgence intervient alors que des cas de rougeole ont été confirmés sur les sites de déplacés de l’aéroport international de Bangui et du Centre Don Bosco de Damala au nord de la capitale. De concert avec d’autres partenaires, l’UNICEF et l’OMS apporteront leur appui technique et financier et superviseront les opérations de vaccination qui vont durer 3 à 5 jours. Cette campagne de vaccination va couvrir les enfants de 6 mois à 15 ans, selon le communiqué.
Face à la situation qui prévaut à Bangui, une nouvelle colonne de militaires tchadiens est arrivée par la route ce mercredi. Selon le commandant de la MISCA, le général Martin Ntumenta, cette colonne a pour mission de poursuivre l’opération de sécurisation des populations tchadiennes à travers leur évacuation par la route. Le général Ntumenta lève aussi le voile sur le déploiement du contingent tchadien de la MISCA au Nord de Centrafrique ainsi que le retard accusé dans leur déploiement. Pour lui, ce retard est un retard nécessaire.
Par ailleurs à Bangui, le 4ème arrondissement dispose depuis jeudi de deux comités. L’un sera chargé de sensibiliser la population sur la culture de la paix, tandis que l’autre va échanger avec les habitants sur les maux qui minent cet arrondissement afin de formuler des recommandations qui seront adressées aux autorités du pays. L’objectif, rétablir la paix et la sécurité dans le 4ème souvent théâtre de tristes événements.