C’est pour la 6ème fois que les chefs d’Etat et des gouvernements de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC) planchent du 9 au 10 janvier 2014 sur la crise en Centrafrique. Aucun calendrier officiel n’est dévoilé pour ce sommet qui se tient jeudi et vendredi à Ndjamena au Tchad.
« Cette réunion sur le Centrafrique n’a pas pour objet la démission du président de la transition Michel Djotodia, ni de changer la transition en Centrafrique », a confié ce matin à RNL, Sélémane Hadjar, le Directeur de la presse présidentielle centrafricaine, présent dans la salle de conférence. Sa réaction fait suite aux fortes rumeurs faisant état d’une probable éviction du président de la transition, Michel Djotodia à l’issue de ce sommet.
Selon le Directeur de la presse présidentielle, ce sommet portera sur deux principaux axes : la situation politique, notamment le processus de transition, et le défi sécuritaire. « Les Chefs d’Etat étudieront entre autres les possibilités de l’envoi ou non des casques-bleus de l’ONU en Centrafrique », a-t-il ajouté.
Le président Tchadien Idriss Déby Itno, président en exercice de la CEEAC, qui a ouvert les travaux, précise que : « les assises du 6ème sommet extraordinaire de la CEEAC s’ouvrent à un moment ou, la République sœur de Centrafrique, traverse une période de crise sans précédent, dont les conséquences tant politiques, humains, économiques et sociales sont incalculables ».
Idriss Déby Itno a qualifié de tragédie, la situation qui prévaut en Centrafrique. « A ce jour, on a enregistré des milliers de morts civiles et militaires, y compris dans le rang de la Mission Internationale de Soutien au Centrafrique (MISCA) et de l’opération Sangaris ; plus d’un million de refugiés et déplacés en Centrafrique, plus de 18.000 rapatriés tchadiens, des centaines de rapatriés de diverses nationalités » a souligné le président tchadien.
Le président en exercice de la CEEAC s’est appesanti sur le désarmement des éléments armés se trouvant sur le sol centrafricain. Il a encouragé les forces internationales à bouter hors du pays les groupes armés étrangers. « Nous exhortons la MISCA et Sangaris à parfaire leur engagement aux côtés de l’autorité centrafricaine pour procéder à un désarmement total de tous les éléments armés. De même, elles doivent s’atteler à éloigner du territoire centrafricain, tous les éléments armés étrangers qui sèment les troubles, la désolation et rétablir le minimum de sécurité indispensable à la reprise de la vie en République Centrafricaine ».
Face aux atrocités commises en violations des textes régissant les droits de l’homme, le président Déby oblige les auteurs à y mettre terme. « Les exactions, les répressions exercées sur les civiles, les exécutions sommaires, les emprisonnements arbitraires, la chasse aux sorcières et la haine contre les étrangers doivent cesser » martèle-t-il.
La France s’attend aussi à une décision salvatrice à l’issue de ces discussions. « Il y a certainement des décisions à prendre et on va voir ce que nos amis africains décident », a indiqué ce jeudi le chef de la diplomatie française Laurent Fabius sur France 2.
En attendant, l’atmosphère est encore lourde à Bangui où plusieurs centaines de milliers de personnes ont besoin d’aide humanitaire d’urgence.