Le président de la transition, Michel Djotodia, et son Premier ministre, Nicolas Tiangaye, ont démissionné ce vendredi dans la capitale tchadienne. Ils ont présenté leurs démissions aux dirigeants de la Commission Economique des Etats d’Afrique (CEEAC). Ces démissions interviennent à l’issue du 6e sommet de la CEEAC sur la crise centrafricaine à Ndjamena au Tchad.
La nouvelle est tombée ce vendredi à 12h 15mn, heure de Bangui. La démission de ces deux principaux chefs de la transition est intervenue après de longues heures de discussions sur la situation que traverse le pays. Le Secrétaire Général de la CEEAC, l’ambassadeur Ahmad Allam-Mi a fait savoir dans le rapport final que « la conférence prend acte de la démission du chef d’Etat de la transition et du Premier ministre, et se félicite de cette décision hautement patriotique pour une sortie du pays de la paralysie ».
Les chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Ndjamena ont passé au peigne fin la situation en Centrafrique depuis le 10 décembre 2012. Un historique de la crise centrafricaine sous l’œil inactif des politiciens centrafricains. E ce propos les chefs d’Etats d’Afrique centrale ont déploré «la passivité de la classe politique centrafricaine face à la crise tragique que traverse le pays, ainsi que l’insuffisance de résultats enregistrés par les autorités de la transition, qui devaient agir de manière harmonieuse, cohérente et unifiée pour remédier à la situation, et les ont exhorté à faire montre d’un sursaut national pour encourager la communauté internationale à aider les centrafricains à convenir d’une sortie de crise diligente et durable ».
Il convient de rappeler que de nombreux efforts ont été réalisés par les chefs d’Etat de la CEEAC en vue de ramener la paix et la sécurité en Centrafrique. Toutefois, malgré la multiplication des échanges autour de la question, la crise centrafricaine ne fait que perdurer, entrainant le pays dans un cercle infernal de violences. D’après le rapport de la 6e session, les dirigeants de la transition n’ont pas appliqué les accords de Libreville du 11 janvier 2013, ni la déclaration de Ndjamena du 18 avril 2013 ainsi que le communiqué final de la session extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement du 21 octobre 2013 de Ndjamena.
Par ailleurs dans le rapport final du sommet de Ndjamena, « les chefs d’Etat et de gouvernement ont condamné fermement les étapes meurtrières survenues à Bangui le 5 janvier 2014, qui ont causé la mort de nombreux centrafricains, ont exprimé leur préoccupation face aux rapatriements précipités et massifs des ressortissants des pays voisins et autres vivant en Centrafrique ».
Les travaux de ce 6e session extraordinaire de la CEEAC ont été présidé par le Tchadien Idriss Déby Itno, président en exercice de la CEEAC. Cinq autres chefs d’Etat de la sous région ont pris part aux assises. Il s’agit de Denis Sassou Nguesso de la République du Congo, Joseph Kabila Kabangué de la République Démocratique du Congo, Manuel Pinto Dacosta de Sao Tomé et principe, Ali Bongo Ondimba de la République Gabonaise et Michel Djotodia de la République Centrafricaine.
Etaient également présents le premier vice-président de la République du Burundi Bernard Busokoza ; le premier ministre chef du gouvernement de la République du Cameroun, monsieur Philémon Yang ; le ministre des Affaires Etrangères de la République de Guinée Agapito Mba Mokuy ; l’ambassadeur chargé d’Affaires de la République d’Angola au Tchad Sebastiao Manuel Fernandes Quixito ; le premier Ministre de la transition de la République centrafricaine, Nicolas Tiangaye.
A partir de ce vendredi 10 janvier 2014, il revient au Conseil National de la Transition d’organiser un sommet extraordinaire dans les prochains jours, à l’issu duquel, le nouveau président par intérim sera élu. La principale question aujourd’hui est, qui succédera à Michel Djotodia Am Non Droko et Nicolas Tiangaye.