« L’anarchie est terminée. Les chaos sont terminés. La vraie récréation est terminée ». C’est en ces termes que le président de transition par intérim, Alexandre Ferdinand Nguéndet, s’est adressé ce lundi matin aux gendarmes et aux policiers centrafricains, qui ont répondu à l’appel de reprise du travail qu’il leur a lancés. Selon Ferdinand Nguendet, ils doivent reprendre le travail sans conditions. La rencontre avec ces forces de sécurité a eu lieu au Camp Henri Izamo à Bangui.
Des centaines de policiers et gendarmes ont répondu présent à l’appel du président de la République par intérim, un jour après sa prise de pouvoir. Alexandre Ferdinand Nguéndet a saisi l’occasion pour exiger l’appui des éléments des forces de défense et de sécurité pour rétablir l’ordre sur l’ensemble du territoire Centrafricain.
Le Lieutenant Colonel Alain Victoire Nabéza, directeur général de la Police Centrafricaine, s’est réjouit de cet appel. De son côté, le directeur général de la Gendarmerie Nationale, le Lieutenant Colonel, Henri Wanzé Linguissara, invite ses pairs à reprendre le chemin du travail en conformité avec l’appel lancé par le chef d’Etat de transition par intérim.
Une équipe mixte d’intervention rapide, composée de 400 éléments de la Police et de la Gendarmerie, a été mise place à la fin de la rencontre. Cette équipe va travailler en collaboration avec la Mission Internationale de Soutien au Centrafrique (MISCA), sous mandat de l’Union Africaine, ainsi qu’avec les soldats français de l’Opération Sangaris. L’objectif, tenter de ramener la sécurité dans la ville de Bangui.
Ce lundi matin également, des milliers de soldats des Forces Armées Centrafricaines (FACA) ont répondu présent à l’appel de Alexandre Ferdinand Nguéndet, président intérimaire en Centrafrique. Ils se sont mobilisés à l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) à Bangui.
Ces militaires sont venus des différents corps entre autre, du bataillon de Soutien et des Services (BSS), des Sapeurs Pompiers, de l’armée de l’air et des cinq Bataillon d’Infanterie Territoriale (BIT). Le Lieutenant Colonel Désiré Bonaventure Bakossa, chargé de Mission à l’Etat major des Armées, explique que cette opération de regroupement permet de faire le point sur l’effectif des soldats qui doivent désormais appuyer dans le rétablissement de la paix en Centrafrique. Il a mis l’accent sur le manque de matériel (armement, habillement et moyens logistiques) qui peut faire l’objet d’une demande à l’intention de la communauté internationale. Le Lieutenant Colonel Bakossa a invité ses frères d’arme à rallier les rangs en vue de faciliter la reconstruction de l’armée. Le Chef d’Etat Major, le Général de Brigade, Ferdinand Bombayaké, a instruit tous les chefs de corps de prendre leurs responsabilités.
Cependant, le bilan des exactions continue de s’alourdir depuis les démissions de Michel Djotodia et Nicolas Tiangaye. A Mbata dans la Lobaye, au moins 5 personnes sont mortes, une autre blessée et plus d’une centaine de maisons incendiées. Un accrochage vendredi dernier entre la population autochtone et la communauté musulmane en est la cause.
Selon l’Abbé Alain Patrick Mokopané, Curé de Mbata, tout est partie de la manifestation populaire qui a suivi la démission de Michel Djotodia, le 10 janvier dernier. Pour l’heure, la majeure partie des habitants se trouve en brousse. Des tirs d’armes lourdes et automatiques ont été entendus cette nuit et même encore ce matin dans cette localité.
A Zawa dans la Sous préfecture de Yaloké, certaines sources affirment que des membres de l’ex-Séléka se seraient attaqués aux habitants de ce village. Les raisons de cet incident demeurent floues, car RNL n’a pu joindre certains témoins faute de perturbation sur le réseau téléphonique. La majeure partie de la population de ce village aurait fui en brousse pour se mettre à l’abri.
Par ailleurs au quartier Boulata dans le 3e arrondissement de Bangui, l’Eglise des Frères et le domicile du pasteur, situés en plein milieu musulman, ont été incendiés ce dimanche par des hommes assimilés aux anti-balaka selon certains témoins. Un habitant proche de cette église, qui a condamné ces actes, a expliqué que la prédication du pasteur ce jour, serait à l’origine de cet incendie.
Le pasteur et quelques fidèles ont affirmé à RNL, ce lundi 13 janvier 2014, que l’incendie a été prémédité. Rogatien Bienvenu Nganatoua, pasteur de ladite Eglise, dément l’information selon laquelle, l’Eglise a été incendiée par les milices « anti-balaka ». Pour eux, c’est un acte de représailles suite aux violences entre communautés chrétienne et musulmane.
Dimanche dans l’après-midi, Alexandre Ferdinand Nguéndet s’est rendu dans le camp des refugiés de l’aéroport Bangui M’Poko, où se sont entassés plus de cent mille (100.000) déplacés. Il leur a promis de tout mettre en œuvre pour stopper la prolifération d’armes de toutes sortes dans les différents quartiers de la capitale centrafricaine, avant de les inviter à regagner leurs domiciles respectifs.