La première session extraordinaire du Conseil National de Transition (CNT) de l’année 2014 consacrée à l’élection du président par intérim de transition s’est ouverte ce mardi. La cérémonie a eu lieu ce matin au siège du CNT, l’ancienne Assemblée Nationale. Elle est présidée par Léa Koyassoum Doumta, vice présidente du CNT. Elle a annoncé que : « cette session extraordinaire, la première de l’année en cours, qui se déroulera du 14 au 27 janvier 2014, sera dominée par l’élection du nouveau chef de l’Etat de transition ».
Les Centrafricains sont actuellement devant un fait accompli, il faut tourner la page. La balle est ainsi dans le camp des conseillers nationaux. « Nous sommes devant l‘histoire et devant la Nation afin de choisir la personnalité qui va répondre aux aspirations légitimes de nos populations qui n’ont que trop souffert » a fait savoir Léa Koyassoum Doumta,
Au sujet de l’élection du successeur de Michel Djotodia, Mme Koyassoum Doumta a rappelé aux conseillers nationaux, qu’ils doivent être guidés par la transparence, « Dans les débats que nous devons avoir, le sens élevé de l’Etat nous interpelle afin d’éviter de faire des choix partisans ou communautaristes ».
Déjà, l’inquiétude plane au sein des conseillers nationaux sur ce futur choix. Un chronogramme devra sanctionner la concertation des conseillers prévu pour ce mardi. D’après la vice présidente du CNT, l’élection du nouveau président de la transition interviendra avant la fin de la semaine. Car « Le président du CNT assure la vacance pendant une période n’excédent pas 15 jours, à l’issue de laquelle, le CNT va élire un nouveau chef d’Etat de la transition » a précisé Mme Koyassoum Doumta.
Le choix du successeur de Michel Djotodia, sera supervisé par le médiateur de la crise centrafricaine, le président congolais, Denis Sassou-Nguessou, conformément à l’article 23 de la Charte Constitutionnelle de Transition.
Les ambassadeurs, les chefs de mission diplomatique consulaire et les représentants des organisations internationales ont répondu présent à ce rendez tant attendu des centrafricains, et qui marque un tournant décisif dans l’histoire de la République Centrafricaine (RCA).
La désignation du nouveau président de la transition suscite des réactions. Le président par intérim, pour certains centrafricains, doit être un rassembleur. Ils l’ont dit hier lundi au micro de RNL.
Malgré la présence des forces étrangères dans la ville, l’insécurité demeure grandissante dans le 3e arrondissement notamment dans les quartiers Castors et Yakité. Selon les déplacés et les habitants de ces secteurs, une barrière illégale est érigée sur le pont de Yakité et des exactions sont commises sur la population civile. Ce lundi, les malfrats ont assassiné trois (3) passagers qui se trouvaient à bord d’un taxi sur cette barrière.
Entre temps la Croix Rouge centrafricaine donne un bilan de 124 morts depuis les démissions de Michel Djotodia et Nicolas Tiangaye. 27 victimes ont été recensées à Bangui, tandis que le bilan le plus lourd a été signalé à Bozoum où 97 personnes ont été tuées.
A cela s’ajoutent les enlèvements qui continuent de se pratiquer. A Bangui, Blaise Ngaboussou, un commerçant habitant le 3e arrondissement, et exerçant ses activités au marché Mamadou Mbaïki au Km5, en a fait les frais. Il est porté disparu hier lundi. Selon Christelle Yimba, épouse de la victime, son mari serait enlevé par des hommes armés non identifiés à son lieu de commerce. Elle se dit sans nouvelles de son mari., « Quand je l’ai appelé sur son téléphone, c’est quelqu’un d’autre qui se dit militaire qui m’a répondu. Il m’a demandé d’aller récupérer son corps à la morgue de l’hôpital communautaire, car il l’a déjà tué. Je me suis rendue à la morgue mais je n’ai pas retrouvé la dépouille mortelle de mon mari. S’il a été réellement tué, qu’on m’indique là ou son corps a été jeté. Je désire retrouver mon mari même s’il a été assassiné ».
Devant cette flambée de violence, le Pape François, appelle la communauté internationale à s’impliquer davantage pour mettre un terme à la crise en Centrafrique. La situation est intolérable estime le souverain pontife. Le Chef de l’Eglise catholique souhaite que l’attention de la communauté internationale contribue à rétablir l’état de droit, la paix, à faire cesser les violences et à garantir l’accès de l’aide humanitaire, même dans les zones les plus reculées du pays. Une déclaration faite lors de ses vœux au corps diplomatique dans la Salle Clémentine au Vatican.