Le président du Conseil National de Transition (CNT) et chef d’Etat par intérim ne sera pas candidat à la présidence de transition en Centrafrique. Il l’a déclaré ce matin à la presse nationale et internationale au siège du CNT à Bangui. Il coupe court aux supputations qui circulent depuis quelques jours à travers la ville. « Je dis solennellement au peuple centrafricain et à l’opinion internationale que je ne serais pas candidat même si les dispositions de la charte constitutionnelle de transition m’y autorisent… C’est donc en toute âme et conscience que j’ai décidé de ne pas être candidat à l’élection du chef d’Etat de transition pour rester neutre et continuer à jouer mon rôle d’arbitre et de celui qui contrôle avec les autres conseillers nationaux de transition les actions gouvernementales » a-t-il précisé.
Ainsi la lumière est désormais faite sur les rumeurs de la candidature de Ferdinand Alexandre Nguéndet, président de transition par intérim. Il préfère garder sa neutralité et jouer son rôle d’arbitre dans la gestion de la chose publique.
Alexandre Ferdinand Nguéndet a profité de l’occasion pour définir la mission assignée au nouveau gouvernement. « Je pense qu’il sera utile d’organiser le retour de l’administration dans les seize préfectures du pays, d’assurer le retour volontaire des déplacés, de mettre en place un programme de dialogue inter communautaire pour restaurer la cohabitation et le vivre ensemble entre population de confession religieuse et musulmane, de lutter contre l’impunité en poursuivant devant les juridictions compétentes nationales et internationales les auteurs de tous les actes de violations des droits humains, en particulier les violences faites aux femmes ».
La désignation du prochain chef d’Etat de transition a préoccupé également la jeunesse centrafricaine. Les représentants au CNT ont été interpellés ce matin au cours d’un débat au siège de cette institution. La question a porté sur les critères du choix du successeur de Michel Djotodia, notamment l’appartenance à une entité ainsi que les éventuelles candidatures des membres du bureau du CNT. Plus d’une centaine de jeunes ont participé à cette rencontre. La majorité a opté pour la désignation d’un représentant de la société civile à la présidence par intérim. Une orientation motivée par la méfiance envers les hommes politiques souvent accusés d’avoir mal géré et plongé par ailleurs le pays dans la crise.
L’élection du nouveau président de transition, prévu ce samedi par les conseillers nationaux, a été évoquée par François Hollande. C’était hier au cours de sa troisième rencontre avec la presse nationale et internationale à l’Elysée. Il a signifié que la France n’interférera pas dans le choix des dirigeants centrafricains. Il appartient aux Centrafricains de prendre leur responsabilité, avec l’appui des pays voisins. « Et je veux en terminer avec ce qui était, depuis quarante ans, la politique de la France avec le Centrafrique comme avec une partie de l’Afrique, où on défaisait et on faisait les présidents de ces pays. C’est fini ! Ce que je veux, c’est sauver la population » a déclaré le président Français, François Hollande.
La France s’est engagée par ailleurs à poursuivre son intervention à travers l’Opération Sangaris lancée depuis un mois en Centrafrique.
Plusieurs organisations internationales, notamment l’UE et le BINUCA, ont aussi donné leur point de vu au sujet de l’élection du successeur de Michel Djotodia. A travers un communiqué de presse publié ce mercredi, elle a appelé le Conseil National de Transition à la neutralité afin de ne pas être en même temps juge et parti.