Centrafrique : Des attaques armées en prélude à l’investiture de Catherine Samba-Panza

Centrafrique : Des attaques armées en prélude à l’investiture de Catherine Samba-Panza

Une attaque à la grenade a visé mardi soir une équipe des forces africaines dans le 8e arrondissement de Bangui. Le bilan fait état de un (1) mort et six (6) blessés graves, parmi lesquels quatre (4) soldats congolais de la MISCA. La grenade a explosé sur le site des déplacés de l’église catholique Saint Jean de Galabadjia. L’explosion a été suivie par des tirs à l’arme lourde et légère. La victime est un officier de la police congolaise (RDC), quatre autre ont été blessés ainsi que deux civiles.

On ignore tout de l’identité des assaillants. Certaines sources affirment avoir vu trois (3) personnes dont l’une cagoulée et un autre en tenue militaire, traverser le quartier en courant.

Fin décembre 2013, deux soldats burundais de la MISCA ont été grièvement blessés dans une attaque similaire au niveau du marché Kokoro dans le 3e arrondissement de Bangui.
 

La situation sécuritaire demeure également tendue dans les villes de province. A Bocaranga dans l’Ouham Pendé. La ville s’est vidée de ses habitants qui ont trouvé refuge en brousse depuis hier. La raison, les éléments de l’ex-coalition Séléka de Bouar en fuite ont commis des exactions sur la population civile. Une dizaine de personnes auraient été tuées, quelques véhicules des particuliers emportés.
 

A Bouar dans la Nana Mambéré, des tirs d’armes attribués aux anciens éléments de la Séléka sont entendus. Selon les sources de RNL, ces éléments se sont attaqués au Grand séminaire de Saint Laurent, lieu où se trouvent la majorité des personnes déplacées.
 

Toujours selon les informations, les contingents de la MISCA basés à Bouar ont aussi quitté et se sont refugiés parmi les personnes déplacées. Les responsables du Grand séminaire de Saint Laurent demandent qu’un renfort soit dépêché dans la ville pour sécuriser la population civile.

Des témoignages affirment que certains éléments des Forces Armées Centrafricaines (FACA) appuyés par des « anti-balaka » ont perpétré exactions sur la population civile et les ONG humanitaires.

La présidente centrafricaine de transition, Catherine Samba-Panza, prêtera serment demain après-midi. Le ministre français des Affaires Etrangères, Laurent Fabius, fera le déplacement de Bangui pour participer à la cérémonie. La nouvelle cheffe d’Etat devrait nommer son Premier ministre juste après son investiture.

L’investiture de Catherine Samba-Panza mettra un terme à un intérim de 15 jours assure par le président du Conseil National de Transition (CNT), Alexandre-Ferdinand Nguéndet, suite aux démissions de Michel Djotodia le 10 janvier.

Lors de sa première conférence de presse, Catherine Samba-Panza a annoncé que son « gouvernement sera composé de technocrates, très resserré – maximum dix-huit ministres – avec un mandat de transition de douze (12) mois pour aller vers les élections ». La présidente de transition a par ailleurs montré les grands défis de son mandat que sont le désarmement des groupe armés, l’apaisement, la réconciliation et l’aide humanitaire pour permettre le retour à domicile, au plus vite, des centaines de milliers de déplacés.

Une douzaine de corps ont été découverts ces derniers jours au nord de la capitale Bangui, a-t-on appris hier mardi auprès du ministère français de la Défense. Les corps ont été découverts à la sortie nord de Bangui, près du PK12. Ce charnier s’ajouterait à celui découvert il y a un mois toujours à Bangui. La Croix-Rouge centrafricaine ramasse assez régulièrement des corps de victimes des affrontements inter communautaires lors de ses tournées dans Bangui et dans les périphéries de la ville, où ces macabres découvertes ont toutefois tendance à diminuer.

L’ivoirienne Marie Thérèse Keita Bocoum a été nommée experte indépendante sur la situation des droits de l’homme en Centrafrique. Le Conseil des droits de l’homme l’a désigné hier à Genève. Le Conseil a adopté une résolution dans laquelle il appelle instamment à un arrêt immédiat de toutes les violations des droits de l’homme et des actes de violence commis par toutes les parties en Centrafrique.

La communauté catholique Sant ‘Egidio veut relancer le « Pacte républicain » négocié en novembre entre les forces politiques de Centrafrique. Cette communauté, proche du Vatican et basée à Rome, a réuni pendant trois jours des représentants de la classe politique et de la société civile centrafricaine. Une délégation de Sant ‘Egidio se rendra à Bangui dans les prochains jours, pour rencontrer les divers responsables, notamment la présidente de transition, Mme Samba-Panza.