Les parents du Docteur Kalité se disent consternés par cette disparition tragique. Ils démentent l’appartenance de cette personnalité à la coalition Séléka. Ahmat Ramadan, joint au téléphone par RNL a déclaré que tous ceux qui connaissent Kalité, savent qu’il était ministre sous Patassé et Bozizé. Pendant le règne de Séléka, Kalité n’était rien.
Les éléments de la milice « anti-balaka » rejettent la responsabilité de l’assassinat de l’ex ministre Joseph Kalité. Selon, Lieutenant Yvon Konaté, leur porte parole, les éléments « anti-balaka » ne sont nullement basés dans la zone où s’est produit vendredi le meurtre. Il s’agit d’un règlement de compte entre élément Séléka, a martelé Yvon Konaté.
Le Lieutenant Konaté ajoute que des dispositions sont entrain d’être prises pour enlever les barrières illégales afin permettre à la MISCA et Sangaris de patrouiller dans les zones occupées. Il a promis tout mettre en œuvre pour arrêter les personnes qui opèrent au nom des « anti-balaka ».
Le Groupe de Travail de la Société civile centrafricaine a condamné avec fermeté cet assassinat et qualifie d’acte crapuleux. Selon Gervais Lakosso, président de cette organisation, la violence ne peut pas résoudre le problème que traverse le pays. Il lance à l’endroit de tous les centrafricains, un appel au calme et à la tolérance.
Les imams de la Mosquée centrale de Bangui ont décidé de ne plus appeler leurs fidèles à la retenue. Lors d’une conférence de presse animée hier, ils ont déclaré qu’ils laissent les fidèles décider eux-mêmes des réactions qu’ils jugent appropriées face aux provocations.
L’appel de Bassirou Modibo, Imam adjoint de la mosquée centrale n’est pas partagé par la Communauté Islamique Centrafricaine (CICA). Ahmat Déléris, 2e vice président de cette communauté affirme que cet appel à la haine n’engage que les Imams de la Mosquée centrale et appelle par ailleurs, les musulmans à la retenue et à la non violence.
Membre du KNK, le parti travailliste de François Bozizé, ce Goula, de l’ethnie du président déchu Michel Djotodia, était néanmoins très proche de l’ex-rébellion Séléka. Cet ancien ministre a été tué à coups de machette, hier vendredi sur le rond point Oumar Bongo.
L’assassinat de cette personnalité politique intervient alors que les tractations pour la formation du nouveau gouvernement et le choix du Premier ministre se poursuivent. Vendredi, la nouvelle présidente de la transition, Catherine Samba-Panza, s’est installée au palais présidentiel. Une brève cérémonie de passation des pouvoirs a eu lieu avec le président du Conseil national de transition (CNT), Alexandre-Ferdinand Nguéndet, qui a assuré l’intérim de l’exécutif depuis la démission de Michel Djotodia.
Par ailleurs, Amnesty International reproche aux forces internationales déployées en Centrafrique de « manquer à leur devoir envers la communauté musulmane ». Joanne Mariner, conseillère d’Amnesty a fait savoir ce vendredi que dans le nord-ouest du pays de « très nombreux civiles sont laissés sans protection face aux représailles violentes des milices anti-balaka ».
Elle a précisé que la soif de vengeance est palpable en relevant la colère de la communauté chrétienne qui a énormément souffert l’année dernière. Pour éviter les massacres il faut, selon Amnesty international, renforcer les opérations de maintien de la paix.
Dernière minute:
La Présidente de transition de la République Centrafricaine, Catherine Samba-Panza a fait annoncer ce samedi après-midi la nomination attendue du nouveau 1er ministre de transition. IL s’agit de André Nzapayéké de 62 ans. Ce centrafricain peu connu à ce jour, est actuellement le Vice-président de la BDEAC (Banque de Développement des Etats d’Afrique Centrale) dont le siège est à Brazzaville. Il est en poste depuis fin octobre 2012 après des fonctions à la Banque Africaine de Développement. Il avait été dans l’actualité en juillet dernier pour les vives tensions apparues entre lui et le Président de la BDEAC.