C’est un ouf de soulagement pour les habitants de Sibut dans la préfecture de Kémo. Les éléments armés de l’ex-coalition rebelle Séléka, qui terrorisent cette population, sont enfin maîtrisés par les Forces de la MISCA, la Mission Internationale de Soutient à la République Centrafricaine. La ville de Sibut est sous contrôle des Forces de la MISCA. L’annonce est faite par le Comforce de la MISCA, le Général de Brigade Martin Tumenta Chomou, au cours d’un point de presse ce matin à Bangui.
« En ce moment, Sibut est déjà prise par la MISCA. Toutes les troupes de la Séléka se sont regroupées volontairement sans aucun combat. Les troupes gabonaises s’installent dans la ville de Sibut. Les troupes Séléka vont être désarmées, sécurisées et prises en charge sur le plan alimentaire et sanitaire en vue d’attendre le processus du DDR » a-t-il indiqué.
Le Colonel Djouma Narkoyo de l’ex-coalition Séléka, joint au téléphone ce matin, rassure que le regroupement des combattants de l’ex-coalition à Sibut dans la Kémo, a pour objectif de les cantonner avant l’opération de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR), « … Je suis surpris, car sur les ondes on parle de la partition du pays. Je vous confirme que nous sommes contre ».
Le Colonel Narkoyo certifie par ailleurs que les exactions à Bangui et en provinces ne sont aucunement perpétrées par les éléments de l’ex Séléka, « Cela fait un mois aujourd’hui, ces combattants Séléka sont cantonnés. Nous ne sommes pas responsables de ce qui se passe actuellement dans le pays ».
Selon ce Colonel de la Séléka, les étrangers qui font encore partie de cette ancienne rébellion doivent rentrer dans leur pays d’origine pour permettre à la RCA de retrouver la sécurité, la paix et espérer un développement. « Nous demandons simplement à ces étrangers de regagner chez eux. Notre pays ne doit pas toujours être en guerre. Nous devons passer à une vitesse supérieure pour développer notre pays » souligne-t-il.
Hier soir, la présidente de transition, Catherine Samba-Panza a haussé le ton. Elle a condamné avec fermeté les derniers évènements survenus à Bangui et dans certaines villes du pays. Dans un message sur les ondes de la radio nationale, la présidente de la transition a brandi une sévère mise en garde contre les auteurs des crimes dans le pays.
Catherine Samba-Panza demande par ailleurs aux forces de la MISCA et de l’opération Sangaris d’appliquer des sanctions militaires. « Je demande aux forces de la MISCA de faire application immédiate et de manière stricte de la résolution 2134 qui met en place un régime de sanctions individuelles à l’encontre de quiconque ferait obstacle au processus de transition et aux efforts de la communauté internationale pour rétablir la sécurité en RCA. J’invite les forces de la MISCA et les éléments de Sangaris à faire pleinement usage des mandats qui leur ont été confiés par le conseil de sécurité de l’ONU pour accomplir leur mission dans notre pays. J’exhorte l’équipe mise en place par le Secrétaire général des Nations Unies pour enquêter sur les violations des droits de l’homme, de se mettre immédiatement au travail. J’instruis le gouvernement à me soumettre une proposition de loi en vue de poursuivre et réprimer tous les auteurs de crime de sang et toute violation des droits de l’homme ».