Des milliers de soldats des Forces Armées Centrafricaines (FACA) reprennent ce matin le chemin du travail. Ils se sont retrouvés à l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) à Bangui. L’objectif est de continuer à faire ce qu’il appelle dans leur langage « la Situation de Prise d’Arme », SPA.
Ces militaires se sont rassemblés par corps. Certains prennent part pour la première fois à ce regroupement. Ils se sont inscrits sur les listes précédemment établies. Peu de temps après le retrait de ces éléments des FACA, une bande des anti-balaka, dirigée par un de leur responsable connu sous le sobriquet de « Rambo », est arrivé sur les lieux, accompagné par des blindés de l’opération Sangaris. Le contrôle va se poursuivre jusqu’à mercredi, et la situation générale sera présentée à la hiérarchie.
Interrogé sur sa participation demain mardi à ce rassemblement convoqué par le ministre de la Défense Nationale, le Général Thomas Théophile Tchémangoa, « Rambo » affirme qu’il ne sera présent que lorsqu’il se fera accompagné par des militaires français. La population salue le retour massif des forces de défense et de sécurité. Elle appelle la communauté internationale à soutenir cette armée.
La tension reste toujours vive dans les 3ème et 5ème arrondissements de Bangui. Les scènes de pillage et de violence se sont poursuivies encore lundi. Les témoins expliquent que des échanges de tirs ont eu lieu entre des jeunes assimilés aux anti-balaka et des musulmans armés.
Les quartiers Gbakondja, Bazanga, Ngou-ciment et Yassimandji dans le 5ème arrondissement sont plus touchés par les pillages et les scènes de violences. Les maisons des sujets musulmans sont systématiquement vandalisées et saccagées.
Un habitant explique que les habitations des particuliers, qui ont fui ces quartiers, craignant pour leur sécurité sont pillées.
Pour l’instant, aucun bilan n’est disponible. Les rues sont désertes et les transports inexistants dans une partie du 5ème arrdt.
Les violences en cours en République Centrafricaine (RCA) continuent de provoquer le départ des populations d’origine étrangère notamment des tchadiens. Depuis le 21 décembre 2013, plus de 36.200 personnes auraient traversé la frontière pour se réfugier au Tchad selon l’Organisation Internationale des Migrations (OIM).
Les réfugiés d’origine tchadienne, qui vivaient pour certains en RCA depuis de nombreuses années, se retrouvent dans une situation d’isolement.
A Bangui, on assiste toujours à des évacuations des sujets musulmans vers le Tchad. Un important nombre s’est regroupé ce lundi matin devant MAMICA (Manufacture Militaire Centrafricaine) dans le 3ème arrondissement. Ils sont dans l’attente d’un probable départ vers le Tchad.