C’est ce vendredi 7 février, deux jours après le lynchage public d’un militaire par ses pairs à l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM), que les autorités locales ont vigoureusement réagi.
Hier au palais de la Renaissance, Catherine Samba-Panza, le Chef d’Etat de la transition, a qualifié d’inadmissible l’incident qui s’est produit à l’ENAM, quelques minutes après son passage sur les lieux pour la cérémonie du Grand Rapport rassemblant l’effectif toutes les forces armées centrafricaines.
Vendredi également, lors d’une conférence de presse, le Premier ministre André Nzapa-Yéké, a condamné avec fermeté cet assassinat, disant que cet événement est « un coup dur porté à l’image du pays et à l’honneur de l’Armée Centrafricaine, garante de l’unité nationale et de la protection des biens et des personnes ». Le chef du gouvernement a prévenu que si le peuple Centrafricain ne respecte pas les droits de l’Homme, aucun pays ne lui viendra en aide.
Ce même vendredi, le Procureur de la République, Ghislain Grézénguet, a condamné le crime et regretté le fait que « les images de ce meurtre aient fait le tour du monde, ternissant ainsi l’image de la République Centrafricaine ». Selon lui, les auteurs de cet acte crapuleux ne resteront pas impunis.
Le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU et Chef du Bureau Intégré des Nations Unies pour la Consolidation de la Paix en Centrafrique (BINUCA) le Général Babacar Gaye, a noté avec satisfaction la détermination de la présidente de transition de traduire en justice les auteurs de cet assassinat. Le Chef du BINUCA l’a également encouragé à faire de la justice, de la réconciliation et du dialogue politique ses priorités.
Par ailleurs, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé vendredi l’ouverture d’un « examen préliminaire » sur des crimes commis en Centrafrique.
« Mon bureau a pris connaissance de nombreux rapports faisant état d’actes d’une extrême brutalité commis par divers groupes et de la commission de crimes graves susceptibles de relever de la compétence de la CPI« , a déclaré la Gambienne Fatou Bensouda dans un communiqué.
Elle a pointé du doigt « la situation tragique que connaît la population civile en République centrafricaine depuis septembre 2012″, qui « n’a cessé de se détériorer« .
L’examen préliminaire est l’étape nécessaire avant l’ouverture d’une enquête officielle de la part du procureur de la CPI.
Photo : Des militaires des FACA à la cérémonie du Grand rapport (Photo RNL).