Le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a proposé à l’occasion de la réunion du Conseil de sécurité de jeudi sur la République centrafricaine (RCA), un plan en six points destiné à stabiliser la situation dans ce pays et sauver des vies.
Ce plan appelle à l’envoi dans les jours et les semaines qui viennent d’au moins 3.000 soldats de la paix et policiers pour renforcer les troupes de l’Union africaine (UA) et de la France déjà déployées sur place.
L’Union africaine envisage un accroissement des effectifs de la Mission internationale de soutien à la République Centrafricaine sous conduite africaine (MISCA) et la France et l’Union européenne ont annoncé l’envoi de renforts, a noté M. Ban. « Je suis reconnaissant de ces engagements. Mais il faut plus, rapidement, et le reste de la communauté internationale doit partager le fardeau », a-t-il dit.
Dans son plan, le secrétaire général propose également que toutes les forces internationales en Centrafrique soient placées sous un commandement coordonné et que les troupes africaines reçoivent un soutien logistique et financier, notamment des rations, de l’eau et du carburant.
Le plan appelle aussi à un soutien tangible au gouvernement de la République centrafricaine pour l’aider à établir des capacités lui permettant de fonctionner.
« Ce soutien devrait inclure une assistance financière pour ramener les policiers dans les rues, les juges dans les tribunaux et les gardiens de prison à leurs postes », a dit Ban Ki-moon. Il s’est félicité de l’annonce par le Danemark d’une contribution de 2 millions de dollars soit près d’un milliard de francs CFA à cette initiative.
Le plan appelle aussi à l’accélération d’un processus de réconciliation politique pour empêcher un délitement supplémentaire des liens communautaires et jeter les bases de la fin du conflit. Le secrétaire général a rendu hommage aux efforts sans relâche du médiateur en chef de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), le président de la République du Congo, Denis Sassou-Nguesso.
Ban Ki-moon a également annoncé que le président de la Commission d’enquête sur les violations des droits de l’homme, qui a été mandatée par le Conseil de sécurité, allait se rendre la semaine prochaine en République centrafricaine pour démarrer le travail.
Enfin, le plan appelle les bailleurs de fonds à financer l’aide humanitaire, alors que seulement 15% de l’argent nécessaire pour cette année a été reçu.
Le secrétaire général a demandé un appui à son plan. « J’exhorte les Etats membres à prendre les mesures nécessaires pour le mettre en œuvre », a-t-il insisté.
Pendant ce temps, la secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires, Valérie Amos, achevait une visite de République centrafricaine. Lors de son passage à Bossangoa, elle s’est dit choquée, notamment par les maisons incendiées et les visages sur lesquels se lisait la peur.