Les musulmans et les non musulmans de la ville de Boda dans la Lobaye ne sont pas prêts à revivre ensemble. Le projet de réconciliation lancé dans la ville la semaine dernière par Joachim Kokaté, conseiller spécial à la primature, est rejeté par les deux communautés.
Les musulmans se disent encore victimes des exactions des Antibalaka, malgré cette tentative de réconciliation. Ils demandent aux autorités du pays leur rapatriement en attendant un retour à la normale dans ce pays. « Des explosions de grenades sont enregistrées chez messieurs Baki, Issa, Mazane, Abakar et Aladji Shériff sans faire de victimes. Comment on peut vivre ? Comment chercher de quoi à manger ? Nous demandons à l’Etat centrafricain de nous trouver un refuge. Nous sommes prêts pour le dialogue et la réconciliation. Mais avant ce dialogue, il nous faut quitter », explique Mahamat Alamy, porte-parole des musulmans de Boda.
Les non musulmans, de leurs côtés, estiment qu’il est encore tôt de parler de réconciliation. Ils souhaitent le départ de la communauté musulmane de la ville. « La population de Boda ne veut pas en ce moment des musulmans. Ceux-ci ont incendié toutes nos maisons ainsi que les institutions de l’Etat tels la mairie, le marché, etc. Comment accepter de vivre avec des gens qui ont commis du tort au peuple ? Nous réclamons purement et simplement leur départ et, quand la crise va se décanter, ils pourront revenir mais dans des voie légales », déclare un habitant qui a requis l’anonymat.
La ville de Boda a été le théâtre des violences meurtrières le 28 janvier dernier. Plusieurs maisons et des structures étatiques ont été incendiées.