Onze personnes ont été tuées et une vingtaine d’autres blessées dans des explosions de grenades dans la nuit de jeudi à vendredi au quartier Kokoro 2, dans le 3ème Arrondissement de Bangui, selon des témoins.
Six personnes sont mortes sur le coup tandis que cinq autres ont succombé à leurs blessures peu après.
Selon ces témoins, les grenades ont explosé alors que les victimes étaient à une veillée mortuaire.
« Nous étions à un lieu de deuil quand des grenades ont été lancées par des hommes en treillis. Mais chaque fois que nous nous en plaignons, le gouvernement ne réagit pas », s’est plaint un témoin qui a requis l’anonymat.
Les habitants du quartier attribuent l’attentat à des musulmans du Km 5, une accusation que rejette le porte-parole des musulmans du quartier, Ousman Abakar.
L’Abbé Fréddy Stéphane Mboula, Curé de la paroisse Saint Jacques de Kpétène, dans le 3e arrondissement, a dénoncé l’incapacité du gouvernement centrafricain à rétablir l’ordre dans ce secteur.
« L’Etat est démissionnaire dans cette zone. Il n’y a pas d’autorité dans l’arrondissement. La présidente est démissionnaire, un Premier ministre incapable d’être sur le terrain et de voir la situation de près », s’est insurgé le prêtre.
L’homme d’église s’en est également pris au contingent burundais déployé dans la zone et a demandé son remplacement. « Nous avons vu des soldats burundais tirer à l’arme lourde sur la population civile », a accusé le curé.
Après l’incident, les habitants ont érigé des barricades sur l’avenue CEMAC en guise de protestation.
La voie a été libérée vendredi par des éléments de la force africaine dont les tirs de sommation ont fait d’autres blessés et des dégâts matériels.