Des organisations de la société civile et de la classe politique centrafricaines dénoncent les violences meurtrières de samedi dernier à Bangui, faits attribués par la population locale à des soldats tchadiens de la force africaine.
Le commandement de la force africaine explique que des troupes tchadiennes avaient dû riposter après avoir été prises à partie par des miliciens Antibalaka, en deux endroits de la capitale. Les Antibalaka ont démenti.
Ces altercations ont fait une trentaine de morts parmi les civils, selon un bilan provisoire.
Pour la Plateforme pour la participation politique de la Femme à la consolidation de la paix en République Centrafricaine (G23), il s’agit d’un « acte d’agression ».
Le groupe G23 en appelle à une plus grande responsabilité la communauté internationale qui, selon lui, a « dépossédé l’Armée nationale (centrafricaine) sous de fallacieux prétextes au moment où une attaque se préparait ».
Aux responsables de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (MISCA) dont dépend la force africaine, la Plateforme demande de suivre de très près les agissements de leurs éléments.
Le G23 estime que la population civile est prise entre quatre feux : les ex-Séléka, les Antibalaka, la MISCA et les troupes tchadiennes.
Pour le Rassemblement démocratique centrafricain (RDC), les explications données par le commandant de la force africaine, le général Martin Tumenta Chomu constituent une atteinte à la souveraineté centrafricaine.
« Est-ce que le général Tumenta a procédé à une enquête préalable avant de faire cette déclaration ou est-ce qu’il s’est fondé exclusivement sur la déclaration qui lui a été faite par les éléments du contingent tchadien de la MISCA ? », a demandé Maître Blaise Fleury Otto, le porte-parole du RDC. « Nous pensons que cette situation est gravissime. On doit ajouter à cela les autres forfaits que nous avons connus ces derniers temps. Avec ces forfaits, on s’interroge sur le rôle que la communauté internationale entend jouer en RCA par rapport à la question du désarmement et du retour à l’ordre constitutionnel souhaité par les Centrafricains. Nous pensons que ce genre de déclaration est attentatoire à la souveraineté nationale », a ajouté l’avocat centrafricain.