Les chefs de fil de la communauté musulmane et les responsables des Antibalaka se renvoient la balle à tour de rôle sur les responsabilités de la poursuite des exactions sur l’ensemble du territoire national. Chaque camp tire le drap de son côté, impliquant l’autre d’être à l’origine des abus.
Le chargé de communication de la communauté musulmane, Ibrahim Hassan, s’interroge la légitimité des responsables de la milice Antibalaka. « Nous ne savons pas qui est le vrai leader des Antibalaka », a-t-il martelé.
Ibrahim Hassan se plaint des exactions dont la communauté musulmane continue de faire l’objet depuis le 5 décembre 2012. « Les Antibalaka continuent de tuer et jusque là, nous n’arrivons pas à enterrer les morts, les enfants ne peuvent pas aller à l’école, les malades ne peuvent pas se rendre à l’hôpital ». Il ajoute que la communauté musulmane éprouve des difficultés à inhumer les morts, alors que le Ministère de la Sécurité Publique est inactif sur le terrain. « Cinq corps de plus d’une semaine plus trois autres mardi sont en décomposition à la mosquée centrale. Que fait exactement le ministre de la Sécurité Publique ? C’est seule la ministre de la Communication et de la Réconciliation qui se bat sur le terrain. Qu’on arrête de parler des tueries, car on ne trouvera pas la solution », a-t-il mentionné.
Pour le porte parole général des Antibalaka, Sébastien Wénézoui, les Antibalaka ont décidé de cesser les hostilités. Il explique que les musulmans dissidents commettent encore des exactions sur la population civile. Il est important que le gouvernement de transition prenne ses responsabilités pour la sécurisation du pays.
« Le jour où nous nous sommes serrés les mains, un autre groupe de musulmans du Km5 a brûlé des pneus pour protester contre ceux qui ont accepté le pardon. Parmi eux, il y a des dissidents. Ceux-là, qui sont contre le dialogue, sont les premiers à tirer sur la population. Il appartient aux Ministres de la Sécurité Publique et de la Défense de prendre leurs responsabilités », a fait savoir M. Wénézouï.