La mission que la nouvelle présidente de transition s’est assignée est celui de pacifier le pays, de rétablir une administration en déliquescence et d’enclencher le retour des centaines de milliers de déplacés chez eux. Autant de tâches à accomplir avant la tenue d’une élection présidentielle prévue début 2015.
Malgré le déploiement des forces internationales dont l’opération française Sangaris, la Mission de soutien à la Centrafrique, Misca, des troupes européennes (Eufor-RCA) et bientôt des Casques bleus, l’aspect sécuritaire ne s’est toujours pas amélioré. On continue d’assister à des tueries tant à Bangui qu’à l’intérieur du pays. Cependant un paradoxe se situe autour de la question du réarmement des Forces armées centrafricaines (FACA). Selon la nouvelle présidente, la communauté internationale s’y oppose fermement.
Sur le plan éducation, les activités académiques n’ont pas encore repris sur l’ensemble du territoire. Des enseignants vacataires de l’Université de Bangui sont en grève et cette situation risque de s’étendre à d’autres Ministères.
La caisse de l’état est vide car les services financiers dont la douane et les impôts ne fonctionnent toujours pas. Madame Samba Panza a dû tendre la main à d’autres chefs d’Etat pour l’aider à faire face à certaines charges régaliennes notamment le paiement d’une partie des arriérés de salaires.
Les paysans, dans plusieurs provinces, particulièrement dans le nord et le nord-ouest du pays, sont toujours terrés dans leurs lieux de refuge. Ils fuient les exactions commises par les groupes armés dans leurs localités. Ces personnes n’arrivent pas à vaquer librement à leurs activités avec toutes les conséquences qui peuvent s’en suivre.
En dépit des efforts fournis par la présidente de transition, la réconciliation et la cohésion sociale qu’elle a prônées depuis son investiture sont loin de se réaliser.
Elle doit faire face à une idée de partition du pays alimentée par des groupes armés. Elle doit également gérer la situation de la communauté musulmane qui demande sa relocalisation. Un autre défi majeur, c’est celui de la liberté de circulation des biens et des personnes sur tout le territoire, quelle que soit son appartenance ethnique ou religieuse.
Il lui faut également parvenir à pousser la communauté internationale à appuyer ses actions et non le contraire.
Madame Samba Panza a entrepris, ces dernières semaines, de rencontrer les différentes composantes de la société centrafricaine pour les appeler à mettre la main à la pâte pour relever la République Centrafricaine.
100 jours sont passés, la présidente de transition a toujours du pain sur la planche.
Catherine Samba-Panza est la première femme à diriger la République centrafricaine (RCA). Elle a été élue à la tête de la transition en cours le 21 janvier 2014 par les conseillers nationaux. Samba-Panza totalise 100 jours ce vendredi à la magistrature suprême de transition.
Première femme à accéder à la plus haute fonction du pays, l’ancienne maire de Bangui avait recueilli, au second tour du scrutin, 75 voix, contre 53 données à Désiré Bilal Zanga Kolingba. Catherine Samba-Panza remplace l’ancien président Michel Djotodia, contraint à la démission le 10 janvier 2014 par la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) parce que incapable de mettre fin à la spirale de violences dans le pays.