« Mon avènement à la tête de l’Etat était intervenu dans un contexte de chaos : insécurité généralisée, situation humanitaire catastrophique, absence totale de l’autorité de l’Etat, effondrement des activités économiques et commerciales, affrontements interreligieux, violations massives des droits de l’homme ainsi qu’une profonde fracture sociale », c’est en ces termes que la présidente de transition, Catherine Samba-Panza, s’est adressée à la Nation ce mardi au siège du Conseil national de transition (CNT), l’ancienne assemblée nationale.
Catherine Samba-Panza se dit préoccupée de l’effondrement de l’économie, au regard du constat des institutions financières internationales. « Selon les données convenues avec les institutions de Breton Wood, notre économie a connu une croissante négative de moins 37% en 2013. Cela confirme qu’en 2013, un ouragan d’une violence extrême a soufflé sur notre pays, détruisant et emportant tout ce qui pouvait lui donner vitalité », a-t-elle déclaré.
Selon la cheffe de l’état, « Notre agriculture, notre élevage, nos secteurs miniers et forestiers se sont effondrés ». Elle ajoute également que, « L’Etat a été liquéfié, car la gendarmerie, la police, la justice et l’administration civile ont été soufflées. Nous sommes en face des ruines de notre pays, de notre nation ».
La présidente de transition a mis en exergue les critiques formulées à l’endroit des autorités en place notamment à sa personne et au Premier ministre, André Nzapayéké. Ces critiques vont lui permettre de remodeler les cadres du cabinet de la présidence. « Il est urgent et impératif à une refonte du cabinet de la Présidence de la République afin de se donner les moyens d’améliorer la gestion des affaires de l’Etat », a-t-elle indiqué, tout en majorant que, « Le gouvernement sera réaménagé pour être plus inclusif et plus représentatif et devra comprendre des hommes et des femmes capables de relever par des actions concrètes les grands défis de l’heure ».
« Beaucoup de choses ont été accomplies tant sur le plan interne qu’au niveau international. Des avancées objectivement positives ont permis de sortir le pays du chaos », a déclaré la présidente. Elle fait allusion aux différentes consultations ayant conduit à la nomination du Premier ministre, la mise en place du gouvernement conformément au respect de la parité homme-femme.
Pour le conseiller national de transition, Hyacinthe Gbiégba, « Si elle a présenté le bilan de ses 100 premiers jours, elle a annoncé des signaux positifs, c’est à encourager. L’une des annonces qu’elle a faite, c’est que le gouvernement sera réaménagé. Sur cet aspect, il y a un immobilisme. Nous devons aller aux élections d’ici février 2015, il faudrait que des signes forts soient posés par le gouvernement en ce qui concerne le rétablissement de la sécurité, le redéploiement des agents de l’Etat dans les provinces », a fait savoir le conseiller.
Elue à la tête de la transition en Centrafrique le 21 janvier 2014 par les conseillers nationaux, Catherine Samba-Panza a totalisé 100 jours au pouvoir le 2 mai.