La mise en place de l’état-major de l’ex-coalition Séléka, suite au congrès tenu vendredi dernier à Ndélé dans le Bamingui-Bangoran, soulève des réflexions au niveau de la présidence et de la société civile.
Si l’ex-coalition rebelle se réorganise dans le sens du rétablissement de la paix, nombreux centrafricains s’interrogent sur le sens de la mise en place d’un état-major.
La Présidence de la République relève avoir toléré le congrès de la Séléka à Ndélé, juste pour avoir un interlocuteur avec qui discuter des problèmes politiques concernant le mouvement. Elle ne comprend pas pourquoi le congrès de Ndélé a donné lieu à la mise en place de l’état-major comme l’explique le ministre conseiller porte-parole de la présidence de la République, Docteur Clément Anicet Guiyama Massogo : « Fondamentalement, c’est la direction politique qui nous intéresse. Quand on parle d’état-major, c’est une armée dans un pays. Est-ce qu’on peut avoir deux états-majors dans un pays ? A quoi répond la volonté de Séléka d’établir un état-major dirigé par des militaires ? Allant dans le sens de la réconciliation entre les Centrafricains, ce que nous attendons au niveau de la présidence, c’est une direction politique qui peut valablement poser et défendre les revendications de son mouvement », a noté le porte-parole de la présidence de la République.
Pour la société civile, la mise en place de l’état-major n’est pas mauvaise en soi quand la structure favorise le rétablissement de la paix et de la sécurité. Le coordonnateur de l’Observatoire national des élections (ONE), Fulgence Zéneth, relève que la population a beaucoup souffert.
« Que ce soit l’état-major qui soit constitué, si c’est pour mettre de la discipline dans les rangs, pour partir en guerre contre les brebis galeuses, c’est une bonne chose. Si c’est pour reprendre les armes, ce pays n’en a plus besoin. La population est meurtrie et n’attend plus de ses fils que les armes se taisent définitivement », a-t-il martelé.